Les gens m'ont toujours regardée avec cette sorte de pitié patinée de mépris que je ne compris que bien des années plus tard, bien trop tard aussi. Au début je pensais que ce n'était du qu'au fait que mes parents et moi étions ce qu'il convient d'appeler des gens du voyage. Des sortes de bohémiens au teint blanc qui erraient de pays en pays, de ville en ville, sans jamais réellement posséder de maison. Je n'ai jamais connu la chaleur d'une vraie maison. J'ai vu le jour dans une suite de palace à Las Vegas et j'ai grandi dans des chambres similaires tout autour du monde, en changeant au gré des engagements de mes parents. Eux, ils étaient des magiciens. Du moins des prestidigitateurs comme on le dit chez, nous, les Moldus. Et leur magie à eux n'était faite que de trucs et astuces soigneusement rodés qu'ils avaient mis des années à peaufiner pour parfaire une illusion qu'ils avaient érigée au rang d'art et dont la presse disait qu'ils étaient les maîtres incontestés. Ce qu'ils faisaient, nul ne l'avait fait et nul ne le ferait jamais. Ma mère aimait à raconter que sa famille, les Weisz, descendait de Harry Houdini lui-même. Etait-ce vrai ? J'en sais rien et, franchement, cela m'est égal. Pour moi, mes parents étaient juste les plus grands magiciens du monde et j'adorais les regarder éblouir les foules avec leurs numéros toujours plus épatants les uns que les autres. Je ne savais pas former une phrase entière que je savais déjà faire apparaître un lapin dans un chapeau et mon premier mot fut Abracadabra!. J'étais une enfant de la bohème et cela me plaisait bien. Beaucoup même. A mon âge j'avais déjà fait plusieurs fois le tour de la planète et vécu dans les plus beaux hôtels. Certes je n'avais pas beaucoup d'amis et je vivais la nuit et dormais le jour, m'adaptant au rythme de vie plutôt anarchique de mes parents. Mais je ne connaissais rien d'autre et cela me plaisait alors pourquoi m'en plaindre ?

Tout bascula un beau matin quand la magie, la vraie, entra dans ma vie. Je ne me souviens pas de ce jour-là et ce sont mes parents qui m'en reparlent, parfois, quand ils viennent me voir à ce lieu où ils m'ont confiée il y a cinq années de cela. Mais je vais trop vite, beaucoup trop vite, même... Donc je vous disais que la magie était venue à moi sans que j'ai rien demandé. Quand, comment, pourquoi... autant de questions dont je ne possède pas les réponses. Tout ce que ma famille et moi savons c'est que ce que mes parents feignaient de faire, je pouvais l'accomplir sans tricher. Pas de trucs ni d'illusions. Juste de la magie. La vraie. C'est marrant... Plus j'essaye de me souvenir de la première fois où mes dons se sont manifestés et moins je m'en souviens. Comme si une chape de béton armé avait été coulée sur mes souvenirs, m'empêchant d'y accéder. A dix ans, soit un an plus tôt que les autres comme je devais l'apprendre, je reçus cette mystérieuse lettre de Poudlard. Celle qui devait m'ouvrir les portes d'un monde empli de magie. Mes parents, contrairement à moi, n'avaient pas même sourcillé et s'étaient même regardés, émus. Ils étaient ravis et me confièrent à un couple de leurs amis. Des sorciers à ce que je compris... ou plutôt ne compris pas, les prenant à l'époque pour des confrères de mes parents ! Sauf que, non, ils ne l'étaient pas ! Ils étaient des sorciers. Et, non, ils ne ressemblaient pas du tout à ce que je pensais ! Pas de chapeaux pointus, pas de verrues sur un nez crochu... En fait, c'était un tout autre univers dans lequel je pénétrais en entrant à Poudlard. Mais, ce jour où je le fis, je ne savais pas ce que cela allait me coûter !

Mes parents m'avaient longuement expliqué les choses, me parlant comme si j'étais une attardée mentale. Cent fois ils me répétèrent les choses ! Cent fois ils m'expliquèrent que je serai bien là-bas mais que, eux, devaient poursuivre leurs voyages. Pour leurs carrières... Je les avais regardés, l'un après l'autre, comprenant déjà ce qu'ils voulaient dire. Ils m'abandonnaient. Ni plus, ni moins. J'étais différente. Je n'appartenais plus à leur monde. Ils m'envoyaient dans le mien et, eux, repartaient dans le leur. Sauf que... Sauf que je n'appartenais pas non plus au monde des sorciers ! Et les élèves, comme certains enseignants, eurent tôt fait de me le faire lourdement sentir ! J'étais une sang de bourbe... Charmant petit nom, n'est-ce pas ? Une fille née moldue qui avait eut le mauvais goût de se découvrir des talents magiques que je n'aurais pas du avoir ! Et, comble du malheur pour moi, j'étais supérieurement intelligente. Tout pour déplaire en sortes... Et je ne comptais plus les brimades dont je fus victime, pendant les années. Je ne pleurais jamais, du moins pas en public. Hors de question de donner satisfaction à mes bourreaux ! Et puis je n'étais pas malheureuse pour autant en fait...

Les cours me passionnaient et je me révélais plutôt douée. En tout mais surtout en botanique et en DCFM. Et, même, j'arrivais à me faire quelques amis. Rares mais néanmoins sincères et loyaux. Il y en avait même un, plus âgé que moi, qui semblait m'avoir prise sous son aile protectrice. Il ne disait rien en public mais je savais qu'il n'appréciait pas la façon dont certains de ses amis me traitaient. Et je savais que c'était lui qui me vengeait en secret... Il était étrange ce garçon ! Mais je l'aimais bien. Son prénom ? Je ne trahis jamais mes amis et je sais garder les secrets ! Alors ne comptez pas sur moi pour vous le dire, son nom ! Pendant la bataille de Poudlard ce ft d'ailleurs à lui que je dus la vie. Il m'avait sauvée d'une mort certaine alors que je tentais de mettre à l'abri les premières années. La bataille... La guerre... aujourd'hui encore j'en fais des cauchemars. Je me souvenais des corps de mes camarades morts au combat. Je me souvenais des blessés dont j'avais fait partie. Et mon corps n'oublierait jamais les tortures qu'on lui avait infligées à cause de mon sang. Une sang de bourbe... Ces mots n'avaient jamais eu autant de sens que ces jours-là ! Et je ne les oublierai jamais ! Ni eux, ni ce qu'ils m'avaient coûté !

Aujourd'hui je viens d'entrer en cinquième année et je n'ai pas encore quatorze ans... Une cervelle sur pattes, voilà ce que je suis. J'ai changé. Les années et la bataille, m'ont changée. Je suis devenue plus secrète, plus renfermée sur moi-même aussi. Si je souris encore, personne ne peut savoir qu'à l'intérieur je saigne. Ai-je peur ? Bien sur. Peur que tout recommence. Peur que la guerre n'éclate encore. Peur que les horreurs recommencent. Et si cela arrivait ? Je me battrai, bien sur. Parce qu'il y a une chose que j'ai appris : la justice et la liberté valent qu'on se battent pour elles !

* Nom/Pseudo : Chouchounette who else ? xD
* Age : Zen avez pas marre de demander ?
* Avez-vous signé le règlement ? : Ouaip suis bien dressée !
* Comment avez-vous connu le forum ? Abracadabra !
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* Une déclaration à faire ?