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 M - Jacob O'Connor

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Jacob O'Connor
Jacob O'Connor

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MessageSujet: M - Jacob O'Connor M - Jacob O'Connor I_icon_minitimeLun 2 Sep - 10:15

ID CARD
Nom : O'Connor
Prénom : Jacob
Sang : Mêlé
Âge : 19 ans
Nationalité : C'est compliqué... D'origine américaine et espagnole par ses vrais parents, il a toute fois la nationalité irlandaise grâce à ses tuteurs
Métier : Ecrivain
CARACTERE
Dix adjectifs minimum.
Discret, distrait, intelligent, misanthrope, imprévisible, timide, peu bavard, rebelle (à sa façon, dirons-nous), peureux, curieux, malin, loyal, faible, etc.
HISTOIRE

Cinq cent mots minimum.
L'orphelin - J'ai eu une enfance heureuse, si l'on oublie le trois quart des conneries qui me sont tombés dessus.

Jacob est une énigme comme on en rencontre peu dans une vie. Invraisemblable dans son histoire, les faits restent néanmoins bels et biens véridiques. Abandonné par une trop jeune mère espagnole à la porte d'un orphelinat Londonien, le bébé y resta une nuit entière avant qu'une vieille infirmière, employée de l'établissement respectable, rapporte le couffin à l'intérieur. Elle le fouilla avec douceur et en retira un papier froissé où était griffonné maladroitement: "Te quiero". Croyant qu'il s'agissait du prénom du môme, elle ajouta les deux mots espagnols au dossier. Et c'est sur ce malencontreux mal entendu que le jeune orphelin se fit appeler ainsi par les adultes comme par les enfants, de façon méprisante la plupart du temps, pendant toutes les années passées dans cette prison.

Coincé dans une existence morne et sans surprise, il advint cependant un événement exceptionnel un jour - ou plutôt un soir. A sept ans, Jacob était un jeune garçon timide, jugé un peu stupide par ses camarades. Il vivait dans les livres qu'il dévorait avec avidité. Il commençait à lire du Dickens, et en prenant en sympathie des personnages comme Oliver Twist, le pauvre enfant se dit qu'il serait un jour écrivain. Or donc, Tequiero passait un temps déraisonnable à la bibliothèque. Il partait rejoindre son dortoir la plupart du temps plusieurs heures après la fermeture et parfois il se réveillait au petit matin, un livre entre les mains.

Cette fois-là, il devait être presque vingt-deux heures. Le grand lecteur qu'il était ne pouvait quitter son livre et sa lampe de poche. Ce serait encore une nuit blanche, en somme. Dans la pénombre qui l'enveloppait, comme un manteau inquiétant, il ne voyait pas les silhouettes de ses bourreaux venir à sa rencontre. Le silence seul, était accompagné par les craquements du parquet de marbre. Il fut soudainement brisé par le ricanement de quelques imbéciles dont la solitude nocturne avait réunit dans de mauvaises intentions. Tequiero se leva brusquement en brandissant son livre comme un bouclier.

Les ombres s'approchaient de lui, l'entourant de manière angoissante. Les rires paraissaient bons enfants. Il n'en était rien cependant. Le pauvre opprimé respirait bruyamment, collait son dos contre sa forteresse de livres et ses yeux, enfin, couraient vers la sortie avec envie. Comme toujours, cela commençait dans la rigolade par des brimades. Le plus grand arracha des mains le roman posé sur le coeur de sa victime.

- Encore en train de lire, abruti ? demanda le chef des imbéciles. Tiens, je vais te rendre service.

Il arracha en riant les pages par centaines, les froissa dans le même esprit et finit en écrasant dédaigneusement la couverture de son pied droit. A bientôt quinze ans, John Dent faisait partie de cette masse incalculable de personnes, un brin malléable, qui préférait regarder les shows de télé-réalité que de se laisser emporter par la poésie des mots. Il y était tout bonnement insensible. C'était une brute qui adorait frapper les plus faibles pour passer ses nerfs. Il avait inventé une histoire incroyable dans laquelle ses parents, des héritiers richissimes, l'avaient sauvé d'un meurtrier sanguinaires et étaient morts pour lui. Mais une fois par mois, sa mère, prostituée, ressuscitée, venait lui rendre visite.

Le cri de Tequiero fut étouffé par une armée de mains. Il savait ce qui l'attendait. Des coups aux ventres afin qu'on ne voit pas les bleues sous son chandail. Bien sûr, il aurait pu se plaindre au directeur de ces mauvais traitements. Mais il ne le fit jamais, préférant ravaler sa fierté pour la recracher aux visages de ceux qui le faisait souffrir.

Tequiero attendait avec un courage exemplaire la douleur qui ne venait pas. Sans que l'on comprenne pourquoi, John fut projeté violemment sur le sol. Ses sbires le fixaient d'une drôle de façon tandis qu'il se remettait sur pied, en se tenant l'épaule gauche. Un rictus horrible restait prit sur ses lèvres amers. Il essayait de réfléchir à ce qui lui était arrivé. Ce n'était pas normal. D'abord, il n'avait même pas trébuché. Non. C'était une force invisible, un souffle terrible qui l'avait plaqué aussi professionnellement que l'aurait fait un joueur de rugby. Il se prépara à frapper sa proie. Et cette fois ce fut une étagère pleine de livres qui chancela et manqua de l'aplatir comme une crêpe.

- Les gars, on devrait se tirer, dit John en tremblant.

Les autres trouvaient l'attitude de leur meneur assez déplorable, mais ils acceptèrent de le suivre, lui qui décampait à toute vitesse. Tequiero essayait de comprendre lui aussi. Il avait senti une énergie nouvelle le traverser et chatouiller le bout de ses doigts fins. Il ne pensait pas à la magie. Tout cela ne devait être que chances et coïncidences élégamment combinées.

L'incident aurait pu en rester là, penserait-on, mais pas quand on sait qu'il sagissait là d'une utilisation involontaire de magie. Le lendemain, d'ailleurs, un oubliator passa avec la discrétion du chat pour faire le ménage dans l'esprit des personnes qui avaient vu des phénomènes magiques sans s'en rendre compte. Cet homme, d'origine irlandaise (qui possédait un charmant manoir là-bas) avait pour nom Phelan O'Connor. Il avait bientôt quarante ans; sa femme Sina également, et cela faisait trop longtemps qu'ils désiraient élever un enfant. Il songea à ce petit être de sept ans, fragile comme une fleur, révélé sorcier par la Trace, qui devait avoir le droit à un foyer.

Les démarches d'adoptions débutèrent le jour même. L'administration étant ce qu'elle est, Tequiero fut adopté seulement l'année d'après. Il avait rencontré ses futurs tuteurs une bonne dizaine de fois. L'un comme l'autre respiraient une douce bizarrerie. Etait-ce leurs cheveux roux, leurs vêtements visiblement démodés ou leur manière de parler ? Le jeune garçon qu'il était n'aurait su le dire. Pendant ce temps, sa magie se manifestait à nouveau de temps en temps et l'orphelin comprit qu'il était différent du commun des mortels.

A un peu plus de huit ans, alors que l'été touchait à sa fin, il partit en compagnie de ses nouveaux parents. Quels sentiments étranges l'accablèrent à ce moment-là ? Qui sait ? Tout à coup, il avait une famille, un nom et une maison. Soudain, il se prénommait Jacob et apprenait qu'il était un sorcier. Il n'arrivait pas à se sentir heureux. La mélancolie devint son amie et la tristesse un cercle infernal mais rassurant. Certes, il avait désormais tous les livres qu'il voulait, il prenait des cours de piano, il avait l'attention de deux grandes personnes. Mais comme toujours, il manquait quelque chose.

Jacob grandissait néanmoins, sans se presser, avec ses tracas de santé. Il s'efforçait d'aimer ses parents adoptifs, mais n'était guère démonstratif. Il aurait dû n'avoir aucune difficulté à éprouver de l'affection pour eux, qui le soignait si souvent de ses maux. Il vivait dans un grand manoir, digne des romans fantastiques, les O'Connor avais assez d'argents pour être aisés. Malheureusement, tous ces biens matériels ne satisfaisait pas Jacob. Il ne s'ennuyait jamais, et en même temps il aurait voulu les choses tellement différemment. Il ne savait pas exactement comment.

C'est durant l'était de ses onze ans qu'une lettre lui parvint. Elle venait de Poudlard et lui annonçait son inscription officielle à son établissement scolaire. Quelle fut grande, la joie de ses tuteurs en lisant cette mystérieuse encore verte. Quelle fut grande la perplexité de Jacob en déchiffrant pour la énième fois le bout de parchemin. Ainsi donc, il était vraiment un sorcier. Devait-il s'en réjouir ? Sans aucun doute.
Nonobstant cette agréable nouvelle, les ennuis ne faisaient que commencer.

L'élève - J'avais un grand potentiel pour rater lamentablement tout ce que j'entreprenais.

Jacob descendit donc au chemin de traverse afin d'acheter ses fournitures scolaires. Sans que cela ne le triture vraiment, il aurait préféré être accompagné sur les lieux. Ce n'était pas la première fois qu'il s'y rendait, mais il n'était jamais entré seul dans toutes ces boutiques, hormis la librairie et le magasin de quidditch. Il devait prendre son courage à deux mains, ne serait-ce que pour parler à tous ces vendeurs cupides. Sa timidité le rattrapait durement et il se trouvait ridicule dans un monde auquel il n'était pas sûr d'appartenir.

Après les fournitures achetées, Jacob partit la semaine suivante à Poudlard. Au quai neuf et trois quart, le jeune sorcier embarqua dans un train à vapeur où il attendit un temps infini. Son wagon était bondé d'un enthousiasme qu'il ne partageait nullement. Bien sûr, il restait malgré tout curieux de ce qu'il allait découvrir. Ses voisins de bancs, qui devaient avoir treize ans, parlaient d'un château féérique. Et si tout ce qu'ils disaient sur l'endroit était vrai, alors Poudlard était un lieu réellement extraordinaire.

Certains dans son compartiment parlèrent de Harry Potter avec des éloges, notamment pour son talent au quidditch. Mais d'autres se moquèrent de l'élu et de ses petites lunettes rondes. On sortit même Jacob de ses rêveries pour lui demander ce qu'il en pensait. Evasif, Jacob répondit n'importe quoi, notant au passage que le célèbre Potter ne méritait pas autant d'attention. Bref, qu'il ne méritait pas la moindre discussion à son sujet. Sa réponse vexa les supporter de Potter et ne satisfit pas ses détracteurs qui voulaient en parler au contraire. Ainsi Jacob ne se fit aucun ami durant le voyage qu'il purgea.

L'arrivée n'en fut pas moins grandiose. Jacob savoura silencieusement la traversée du lac en barque en compagnie de trois autres garçons agités. Il fallait voir ses yeux s'agrandir en apercevant le château illuminé de mille feux. Rendu sur la berge, ce furent plusieurs petits êtres qui s'acheminèrent à la suite du joyeux géant à la tête hirsute. Dans l'enceinte du château, ce fut un surveillant grognard répondant au nom de Rusard qui les conduisit jusqu'à la porte de la Grande Salle. Le brouhaha des bavardages cessa nette avec l'arrivée d'une dame élégante et sévère qui les accueilli froidement. Il s'agissait de la fameuse Minerva McGonagall pour qui Jacob éprouva sur le champ un vif respect, bien qu'elle l'ai toujours royalement ignoré.

Tandis qu'elle faisait un court discours, Jacob se poussa sur le côté et rencontra l'objectif d'un appareil photo.

- Pardon, chuchota-t-il.
- C'est rien. Moi c'est Colin Crivey, au passage !

Ils se serrèrent la main, furtivement.

- Jacob O'Connor.

Et ce fut les derniers mots qu'ils s'échangèrent. Colin allait faire partie des victimes pétrifiées du basilic, cette année-là.

Les élèves de première années furent menés dans la Grande Salle où professeurs et étudiants plus âgés les attendaient. Entassés au milieu d'une allée que les longues tables avaient créée, tous patientèrent. Jacob chercha des yeux un Harry Potter absent de la table des Gryffondor. Il ne pouvait se douter qu'à l'instant même il se débattait en compagnie de son meilleur ami, Ron Weasley, dans une voiture volante prit dans un saule cogneur un brin bagarreur - oui, vous avez bien lu voiture volante et saule cogneur.

Il s'ensuivit un discours soporifique donné par un vieux débris du nom de Dumbledore, et ensuite ce fut l'éternel cérémonie de répartition. Peu à peu, cette marée humaine d'élèves de première année s'amoindrit au centre de la pièce. Jacob passa dans les derniers. Emerveillé par le plafond-étoilé, il n'entendit pas son nom pourtant appelé trois fois par Minerva McGonagall. Il y eut des rires, des sourires, rien de plus. Jacob trottina jusqu'au choipeau magique, ferma les yeux en s'asseyant sur le tabouret pour ne pas croiser ces centaines d'yeux qui le fixaient sans pudeur. Quand on posa sur sa tête le vieux chapeau sur sa tête, ce dernier hurla aussitôt:

- Serpentard !

Jacob ne comprit jamais ce qui pu persuader si vite le choipeau de l'envoyer dans la maison verte et argent. Il se contenta, du reste, de se rendre à sa table où les convives l'admirent chaleureusement. Par le même temps, la lassitude et la faim commencèrent à se faire sentir.

Au dernier élève répartit, la salle résonna des bruits de discussions et de couverts entrechoqués. Le repas était aussi copieux que délicieux et laissa penser dans les têtes vides des uns et des autres que c'était le présage d'une année calme et réussit. Au lieu de cela, Poudlard fut en proie à la terreur d'un gros serpent pétrifiant sans pitié ses victimes. Et donc, Jacob ne vit rien de merveilleux à ce château poussiéreux. Pire, il se plongea dans un mutisme inquiétant, repoussant la moindre opportunité d'amitié avec dédain. Bientôt, le jeune garçon fut rejeté par tous et évité comme la peste. Oubliant cette triste réalité - pardonnez le pléonasme - dans les livres, Jacob s'attela cette année-là très sérieusement à l'écriture.

En cours, Jacob essayait de se faire tout petit. Quand il n'écoutait pas le professeur ou les bruits de fond, il écrivait beaucoup, sans relâche. Cette attitude assez naïve provoqua le mépris et le courroux des enseignants. Si dans un premier temps, ses notes furent acceptables, elles dégringolèrent ensuite en janvier pour ne plus remonter avant la rentrée suivante.

En février, Jacob participa à un cours pratique de potions avec ses camarades de maisons et ceux de Gryffondor. La pièce était glaciale au point que tous les élèves étaient emmitouflés dans leurs écharpes. Ils se frottaient les mains, soufflaient des nuages de brume improbable et maudissaient tous cette absence de chauffage. Seul le professeur Rogue avait l'air d'ignorer ce froid. Jacob le fixait du regard, sans méchanceté, mais avec défi.

- Monsieur O'Connor, cracha Rogue non sans mépris, je croyais vous avoir dit de travailler par deux pour la réalisation de cette potion.

Une tête blonde émergea de nulle part et vint s'asseoir à côté de Jacob. On aurait pu la prendre pour un putti, ces minis z'anges qui accompagnaient avec grâce les tableaux anciens.

- Très bien, mademoiselle Hardwick sera donc votre binôme pour aujourd'hui. Essayez de réussir votre potion, tous les deux.

En fait, elle ressemblait peut-être davantage à une diablesse. Le jeune garçon poussa un soupir sonore qui en disait long sur son agacement. C'était mal parti entre ces deux-là. Et si on avait dit à cette époque à Jacob que cette fille à côté de lui, Jane, était l'amour de sa vie, il aurait tout bonnement éclaté d'un rire franc.

Il y avait des dits, et plus encore de non-dits. Les deux enfants bâclaient leur potion, essayant de la finir le plus vite possible. Au diable si les langues de salamandres étaient mal coupées, ou si le liquide dans le chaudron n'était pas orange, mais tantôt bleu marine, tantôt vert pâle. Et puis, si la potion provoquait la plus grosse explosion de la décennie, qui cela pouvait importer, mise à part le professeur Rogue ? Jacob prit une mauvaise note et l'accepta avec le sourire.

Il ignorait qu'à cet instant, Jane débutait par défi un long processus afin de "l'apprivoiser" lui, le binôme d'un jour.

La fin d'année arriva sans prévenir. Harry Potter se présenta en sauveur, Gryffondor remporta la coupe des quatre maisons, Jacob passa ses examens de fin d'années de justesse sans rien perdre de son flegme et, pour finir, il ne fut pas mécontent de s'exiler loin de l'hypocrisie humaine pendant deux mois dans son manoir.

L'été venteux d'Irlande fut agréable. Malgré tout, Jacob se fatigua à rattraper les matières échouées et à écrire des bribes de nouvelles. Il brûlait les fragments qui ne lui plaisaient pas dans son roman; bientôt, le jeune écrivain en herbe repartit à zéro. D'un autre côté, il argumenta avec ses tuteurs pendant deux mois sur son avenir. Ils auraient presque voulu le voir ministre de la magie ! Jacob, lui, exposa des projets plus simples, sans être précis. Il promit cependant de travailler plus sérieusement pour sa deuxième année à Poudlard. Ce qui fit, bien évidemment.

Si ses résultats devenus meilleurs étonnèrent les professeurs, elle laissa Jacob de marbre. La présence des détraqueurs l’angoissait et le déprimait au point qu'il n'ajouta pas une seule ligne à son roman pendant des mois. L'année fut également ponctuée par les intrusions de Jane dont il s'efforçait de rembarrer malgré les gifles.

Jacob préféra de loin sa troisième année. D'abord, parce qu'il pouvait marcher tranquillement dans les rues de Pré-Au-Lard, un village sorcier sympathique au demeurant, ensuite parce que le tournoi des trois sorciers était plutôt intéressant. Voir ces jeunes gens braver la mort et s'en prendre plein la figure se révéla comme un spectacle amusant. Là où cela devint plus tragique, c'est quand cet abruti de Diggory décida de mourir et qu'Harry Potter apparut avec son cadavre en criant comme un putois pleurnichard que Voldemort était de retour. L'ingratitude du monde obligea les personnes censées à le traiter de menteur. Jacob le crut, mais se tut et ne fit rien pour aider Harry Potter à se démêler de la vérité aux yeux de tous.

C'est durant l'été de ses quatorze ans qu'il finit son premier roman. Situé dans une forêt de loup-garou, l'histoire racontait sa destruction par les hommes. Le livre évoquait des sujets divers comme l'acceptation de soi, la différence et la tolérance, le tout avec une pointe de cynisme de son cru dans chacune des phrases lues. Une maturité précoce incroyable se dégageait de son style littéraire. Mais, cachant ses écrits aux yeux de tous, personne de sut qu'il avait du génie.

Sa quatrième année fut compliqué. D'abord, comme bien des élèves, ses notes chutèrent de façon catastrophique. Ensuite, la directrice Ombrage ayant dégagé Dumbledore de son trône, instaura au sein même de l'école une dictature. L'Armée de Dumbledore se forma grâce -ou à cause- de Harry Potter, mais jamais elle n'intégra le jeune élève de Serpentard, ni ne leva le plus petit doigt face aux persécutions à répétitions dont il était victime sans rien dire, comme au temps de l'orphelinat.

Pendant ce temps, la présence de Jane devint de plus en plus supportable. Jacob devint même jaloux d'un certain Nicolas, élève de Poufsouffle en deuxième année, qui pouvait se targuer d'être le meilleur ami -et le seul ami d'ailleurs- de cette peste de Hardwick. Mais surtout, il ne pouvait supporter la vue d'un autre garçon nommé Olivier et qui sortait avec elle. Le pauvre impudent...

De manière plus générale dans le monde magique, la presse, elle, reconnaissait enfin que Harry Potter disait la vérité et que Lord Voldemort était bien de retour -pour de nouvelles aventures.

L'été de ses quinze ans, il y eut cassure entre Jacob et ses tuteurs. Le premier avoua son désir de devenir écrivain et, ce projet de vie, jugé trop farfelue montra les grandes différences de points de vus, désormais indicibles chez la famille O'Connor. Phelan et Sina étaient deux sorciers charmants qui avaient malheureusement la fâcheuse tendance à vouloir tout contrôler, tout prévoir chaque minute de leurs vies. Alors, imaginez ce fils adoptif qui devait devenir un auror confirmé avant dix ans selon leurs plans, et qui désirait à la place emprunter une voie sans issue. Il allait foncer dans un mur, rien de moins !

En entrant pour la cinquième fois dans le train qui le mènerait à Poudlard, Jacob eut le cœur lourd. Il aurait voulu pleurer. Comme toujours, il se rangea dans le compartiment le plus vide et le plus calme, où se trouvait les gens qui ne connaissaient pratiquement personne. Il était composé exclusivement de gamins de onze ans. Jacob, lui, se sentait devenir un homme. Il était condamné à désirer la gente féminine qu'il ne pouvait pas supporter -pas plus que la gente masculine d'ailleurs. Depuis ses treize ans, Jacob changeait, mûrissait et grandissait. Il souhaitait éviter Jane le plus possible, mais plus pour les mêmes raisons qu'avant. Quand il la vit à la table des Gryffondor, il la trouva diablement jolie. Devinant un peu ce qui le prenait, Jacob s'ordonna dans un murmure:

- Ne tombe pas... ne tombe pas...

Mais il était tombé amoureux. Ses yeux quittaient son visage à regret. L'année lui parut difficile. Il essayait de rembarrer Jane, comme d'habitude, mais était persuadé de ne pas être convaincant.

En plus, dans un geste spontané, Jacob la serra dans ses bras pour la consoler, au printemps, alors que l'année scolaire touchait à sa fin. Ce contact n'était pas leur premier, mais ce n'était jamais lui qui en avait eu l'initiative avant. Voilà que son amour devint plus fiévreux. Cela lui prenait au ventre et ses pensées étaient trop fugaces pour pouvoir se concentrer sur quoique ce soit. Autant vous dire que le jeune écrivain ne se lança pas dans un second roman avant longtemps. Mais les journées furent riches en poèmes composés, sur l'amour bien sûr, mais aussi la souffrance que cela causait en son for intérieur.

La fin de l'année fut marquée par l'infiltrations de mangemorts à Poudlard et, accessoirement, la mort de Dumbledore. Le jeune vert et argent n'en fut guère peiné. Il fut déçu, tout au plus, mais sans savoir exactement par quoi.

Jacob parvint à obtenir ses BUSE avec un succès relatif. Mais cela n'avait guère d'importance. Le ministère de la magie était sous le contrôle de Lord Voldemort, ce qui n'était pas franchement réjouissant. Phelan et Sina abandonnèrent leur carrière et rejoignirent l'Ordre du Phénix. De son côté, Jacob fugua un matin pour rallier le train menant à Poudlard. Il savait très bien que ses tuteurs ui avaient ordonné de ne pas y retourner, de rester avec eux. C'était une mesure de sécurité qui aurait dû être suivit à la lettre. Mais leur fils adoptif avait-il seulement déjà respecté la moindre consigne ?

Cette sixième année fut cauchemardesque. Jacob se rendit vite compte de son erreur et s'en voulut. Les persécutions étaient terribles, plus encore que sous le régime d'Ombrage. Le jeune sorcier qu'il était tentait de subsister dans un environnement hostile. On voyait d'anciens meilleurs amis s'entre-tuer, d'anciens ennemis s'amuser à torturer des enfants innocents, tout cela, par plaisir et c'est tout Poudlard qui en était chamboulé. Severus Rogue à la tête du château menait une politique dur et sans pitié. Bien entendu, l'Armée de Dumbledore se reconstitua mais, sans chef véritable, l'organisation se révéla inutile et même nuisible.

Jacob finit par ravaler un peu de sa fierté en se tenant avec Jane et Nicolas, en prenant toutefois la liberté de se montrer désagréable de temps en temps, en parlant peu et en démontrant le moins possible ses émotions. Plus d'une fois dans les décombres de la gloire de Poudlard, le jeune homme amoureux manqua de confier ses sentiments à Jane. Mais, soit Nicolas se trouvait à côté, soit le pauvre tourmenté repoussait l'échéance. Il y avait mille excuses pour ne rien dire. Elle le repousserait sûrement, se moquerait de lui et il en serait humilié. Pourtant, cet aveu aurait sans aucun doute sauvé une année perdue dans la tristesse et les regrets.

Le mois de mai pointa le bout de son nez dans le sang et l'horreur. Harry Potter et Voldemort laissèrent leur troupe se battre dans un vacarme assourdissant. Jacob aperçut à la dérobée Colin Crivey plonger dans un sommeil éternel alors que les traits de son visages paraissaient paisibles. Il se souvint de ces quelques mots échangés, le premier jour qu'ils foulèrent le sol du château. Un sentiment d'injustice bien compréhensible s'empara du jeune écrivain qui détestait rester impuissant comme il l'était en cet instant. En tout premier lieu, il lui fallait survivre en compagnie de Jane et de Nicolas. Il se disait que s'il devait mourir, il préférait l'avoir à ses côtés.

Tandis qu'il s'affairait à ces pensées optimistes, les hostilités cessèrent. Harry Potter se rendit à Voldemort.

En voyant le corps de l'élu flotter dans les airs, Jacob se sentit redevenir orphelin. Il se résigna à l'idée que le monde magique serait gouverné sous le sceau de la Terreur. Il n'y survivrait pas. Ses livres ne seraient pas publiés et jamais on ne le lirait. Bien sûr, c'est ce qui aurait pu se passer si Harry Potter était resté mort...

Soudain, coup de théâtre, le héros mort se releva et provoqua en duel le seigneur des ténèbres. Un combat mortel d'une grande beauté fut donné ce jour-là, par-delà le bien et le mal. Les deux sorciers ne faisaient plus qu'un dans une salve d'éclairs de couleurs. Des centaines de regards d'espoirs se braquaient sur ce spectacle sans précédent.

Et la suite ? Harry sortit vainqueur de cette confrontation. La paix devenait à présent inévitable. Le coeur gros, le monde endeuillé ne voulait plus se relever. On pleurait les morts, on plaignait les blessés -et qui ne l'était pas ?-, on se mettait en colère contre les mangemorts et on se demandait pourquoi cette guerre avait dû avoir lieu ? Pourquoi ?

Jacob se sentait déprimé pour d'autres raisons. Il ne voulait plus revenir à Poudlard. Il souhaitait écrire sans s'arrêter, percer le mystère de ses origines et montrer au monde qu'il n'avait pas besoin d'études pour réussir. Il préféra taire sa décision à ses deux amis, par pur égoïsme.

De retour au manoir, Phelan et Sina, soulagés, serrèrent leur fils adoptif dans leurs bras -jusqu'à l'étouffer, sans doute. Ils promirent de ne plus faire obstacle à son rêve de devenir un auteur de talent, car on donne inlassablement de vaines promesses lorsqu'on est fou de joie. Jacob n'attendit pas trois semaines avant de fuir sans prévenir. Sa quête d'identité le tourmentait tant qu'on aurait presque pu qualifier cet objectif d'instinctif.

Il avait besoin de savoir qui était ce père, qui était cette mère sans nom ni visage. Son retour aux origines devait avoir lieu. C'était désagréable mais nécessaire. Parce que l'ignorance rongeait son esprit depuis dix-sept ans déjà, menaçait un équilibre psychique inexistant et qu'enfin, il avait soif d'aventures.

Le fugitif - Le soleil a rendez-vous avec la lune, mais la lune ne le sait pas et le soleil s'en va.

Cet été fut en particulier le pire de la courte vie de Jacob. Arrivé au chaudron baveur, il commanda le repas le moins cher possible. En entrant, il s'était fait bousculé par un type qui s'était excusé en lui rendant maladroitement son sac à dos, ouvert par le choc. Il le vit s'asseoir au coin du feu crépitant et débuter la lecture d'un manuscrit -visiblement. Le jeune homme dévora son plat assez rapidement car la faim lui tenaillait l'estomac depuis trois heures déjà. Il resta un moment à table, méditant sur sa fuite et son futur et les convives, aussi bruyants soient-ils, ne troublaient nullement le fil de ses pensées.

Le type qui l'avait bousculé juste avant lui tapota l'épaule droite. Son sourire était si large qu'on en avait jamais vu de pareil.

- Bonjour, monsieur... ?
- Jacob O'Connor.

Il serra la main de cet inconnu sans enthousiasme.

- Il serait inutile que vous sachiez mon vrai nom... On m'appelle Morphée. J'ai lu les deux premiers chapitres de votre roman et... et les bras m'en tombe !
- Merci monsieur. Par ailleurs, comment avez-vous eu mon manuscrit ?
- Oh ! c'est trop bête. Il est tombé de votre sac et je n'ai pas pu m'empêcher de lire le début de ce chef-d’œuvre !

Il avait une voix douce et mielleuse comme une berceuse.

- Vous êtes éditeur ?
- Je le regrette, je ne le suis pas. En fait, j'aurais voulu écrire comme vous. Mais je n'en ai pas le talent.
- C'est un plaisir de vous avoir rencontré, affirma hypocritement Jacob. Pouvez-vous me rendre mon manuscrit, à présent ?
- En fait, dit Morphée en collant le tas de parchemins contre sa poitrine, j'avais dans l'idée que vous pourriez m'aider. J'aurais besoin d'un petit service.
- Bon, moi je vais payer et partir, expliqua le jeune homme, nerveusement.
- Pas de chance, j'ai piqué votre portefeuille aussi... Il y a une coquette somme ! De quoi tenir quelques mois, au moins.

Bon, d'accord, Jacob n'était pas fier d'avoir volé ces gallions à Phelan et Sina, mais ce n'était tout de même pas juste de les trouver dans les mains de ce pickpocket !

- Eh ! bien, que voulez-vous ? s'impatienta l'écrivain en faisant jouer ses doigts de pianiste sur la table.
- Il vaudrait mieux que j'explique en route. Je paie le repas pour vous, bien sûr !

Ah ! il le narguait de manière tellement énervante... Les deux compères sortirent sous la pluie et le vent, sans s'en soucier une seule seconde.

Alors, que voulez-vous ? demanda Jacob, soulagé de savoir son manuscrit à nouveau à l'abri dans son sac. Et arrêtez de pointer votre baguette sur moi !
- D'abord, je veux m'amuser un peu... Ensuite, j'ai besoin d'un nègre pour gagner un défi. Éventuellement, je pourrais devenir un auteur à succès grâce à toi...
- Vous êtes fous ?
- Heureusement, oui, confirma Morphée, pince-sans-rire. Je compte te séquestrer pendant tout le reste de ta vie. Mais rassure-toi, je ne te ferais pas de mal.
- Vous plaisantez ? fit Jacob dans un rire.
- Non, j'ai bien peur que non !
- Et si je refuse ?
- Je te relâcherais, évidemment, ricana Morphée. Je veux un nègre heureux de sa condition d'esclave.

Il y eut un silence tandis qu'ils arrivaient devant une petite maisonnette miteuse.

- Sans rire, reprit-il en ouvrant la porte. Si tu tentes la moindre évasion, je te torturerais jusqu'à ce que tu en meures. Après toi...
- Charmant, marmonna Jacob pour lui-même en entrant dans la maison.

L'intérieur du logis sentait le renfermé et la poussière. Le parquet grinçant semblait vouloir se dérober sous vos pieds et les murs gondolés par l'humidité donnaient l'impression que tout allait s'effondrer. Le mobilier, assez pauvre, était dispersé dans les pièces dans un désorganisation la plus complète.

- Toi, tu vivras à la cave, l'informa Morphée d'un ton jovial. Tu devras m'écrire un roman sur le sujet de mon choix. Tu auras pour objectif vingt pages par jour. Si le soir tu n'as pas assez travaillé ou rien fait, je te jetterais un doloris, pour la forme. Bon, ça c'est pour les règles.

Les portes et les fenêtres se verrouillèrent en même temps et dans un grand bruit. Morphée alla à lui cuisine en demandant:

- Tu veux que je t'offre quelque chose à boire ou à manger, avant que je ne t'enferme définitivement en bas ?
- Du thé, peut-être ?
- Pardon ? Qu'as-tu dis ?
- Du thé s'il vous plaît ! cria Jacob en essayant d'ouvrir la porte ou de la débarrer -alors qu'un maléfice empêchait toutes sorties.
- Viens donc me rejoindre au lieu d'essayer de filer, dit Morphée dans un rire doux et rassurant tandis qu'il voyait émerger la tête de Jacob. C'est drôle, j'aurais pensé que tu aurais demandé de l'alcool...
- Je ne bois pas, certifia le jeune écrivain.
- Tu m'en diras tant !

Morphée était un chic type en apparence et qui riait à tout. Il glissa une infusion dans une tasse d'eau bouillante, deux sucres et une cuillère. Il tendit le tout à son invita qui commença à siroter son thé sans se presser.

- Quand tu seras en bas, tu ne manqueras de rien. Il y a un lit, des toilettes, une douche, un bureau, de quoi écrire, une cuisine, de quoi manger... bref, tout le nécessaire pour vivre.
- Vous aviez prévu de me kidnapper ou quoi ?
- Non, pas plus toi qu'un autre. Mais je séquestre des gens parfois, quand je m'ennuis...
- C'est un passe-temps comme un autre, commenta Jacob en haussant les épaules.
- Bon tu as finis de boire ? Alors nous pouvons descendre.

Alors qu'ils étaient au milieu de l'escalier, il ajouta:

- Ah ! Au fait, je suis un détraqué sexuel. Je baise femmes, hommes, animaux, cadavres, tout tant que ça rentre ! Je ne suis pas difficile !
- Vous n'allez quand même pas..., s'indigna le jeune homme sans oser finir sa phrase.
- Je plaisante, explosa Morphée dans un rire. Je la fait toujours à tous mes petits kidnappés... Tu devrais voir ta tête !

Jacob travailla donc à l'écriture du manuscrit de Morphée. Ce dernier était un sadique qui s'occupait pourtant parfaitement de son bien-être au point qu'il avait l'air d'être le synonyme de la bonté. Alors qu'il pouvait se montrer d'agréable compagnie, il devint néanmoins évident que le type était lunatique. Il passait de la colère -sans jamais élever la voix- au rire en une fraction de secondes.

L'écrivain prisonnier songeait constamment à s'enfuir. Cela faisait deux semaines qu'il était enfermé sans raisons dans une cave aménagée.

Morphée, comme chaque soir, venait à la cave pour compter et lire les pages rédigées par Jacob. Quand il avait fini, il parlait souvent de sa journée, de sa fatigue et de ses projets. Il travaillait le jour, détestait ses collègues mais leur offrait une jovialité indestructible. Il prétendait, parfois pour rire, parfois le plus sérieusement du monde, qu'il ne dormait jamais et que les effets secondaires en étaient désagréables mais supportables. Il évoquait aussi son travail de criminel qu'il effectuait souvent la nuit.

- Je suis un mercenaire, expliqua-t-il. On achète mes services pour voler, tuer, enlever des gens... Je gagne bien ma vie ! D'ailleurs, t'ai-je déjà dit pourquoi mon nom de bandit était Morphée ? C'est parce que...
- Vous endormez la confiance des gens dans un premier temps avec votre voix doucereuse et votre apparence inoffensive et ensuite vous accomplissez votre basse besogne.
- Je te l'avais donc déjà dit, Jake, conclut-il en soupirant d'aise.

Pendant tout ce temps, il était resté assis au bureau et il y avait laissé sa baguette sans surveillance. Jacob ne s'y était pas laissé prier. Il l'avait prise discrètement, puis il avait reculé de trois pas.

- D'ailleurs Morphée, je crois avoir endormis votre confiance.
- Ah ? Et pourqu... Jake ! Tu me menace avec une baguette à présent ? Ne fais rien de stupide ! Et t'as un roman à finir.

Jacob jeta son sac sur son dos.

- Restez où vous êtes, Morphée. Où je vous pétrifie et vous laisse crever là !
- Tant d'ingratitude ! Pour un kidnappeur, je m'occupe plutôt bien de toi. On ne peut vraiment pas dire que j'exagère !

Jacob avança à reculons dans les escaliers et arrivé à la porte, il l'ouvrit grâce au sortilège alohomora. Il vit une dernière fois l'expression affolée de Morphée tandis qu'il fermait la porte, puis il la verrouilla sans hésitation. Le sous-sol étant insonorisé par magie, il n'eut pas le temps d'entendre l'argument massue de son ancien geôlier:

- J'ai un contrat à remplir cette nuit ! Un gosse de riche gênant à éliminer ! Tu ne peux pas me faire ça !

Dans la maison, il chercha sa propre baguette magique. Il la trouva finalement dans un vieux tiroir difficile. Il sortit ensuite à l'air libre qu'il inspira à plein poumon. Il n'avait déniché nulle part des gallions dans les multiples pièces et cet abandon des recherches était plutôt décevant. Comme il ne comptait pas revenir chez ses tuteurs, il lui faudrait bien survivre d'une manière ou d'une autre. D'abord, il parvint à envoyer une lettre à Poudlard, annonçant l'abandon de ses études. Ensuite il se promena dans les rues du chemin de traverse et là il vit des photos de lui placardés et un texte en-dessous qui signalait sa disparition, le tout, signe de la main du ministre de la magie en personne ! Il n'avait pas peur qu'on le recherche, les gens ne faisaient guère attention à ce qui ne les concernait pas. Il craignait davantage de tomber nez à nez sur Morphée. Le premier soir de son enfermement, il lui avait jeté un sortilège de torture, juste pour lui montrer qu'il ne plaisantait pas, qu'il n'hésiterait pas à le faire souffrir mortellement s'il tentait une évasion.

Le fugitif devait trouver un endroit pour se cacher et la ville ne lui fournissait sûrement pas suffisamment d'options pour disparaître complètement. Il avait besoin de se régénérer moralement en admirant la nature sauvage. Avant, il lui fallait savoir la date. Il supposa, sur l'instant, que le mois d'août filait rapidement mais que les vacances étaient encore longues.

- On est le cinq septembre, jeune homme, lui informa une vieille sorcière souriante.

Génial. Il n'était pas resté prisonnier de Morphée deux semaines, mais plus de trente jours. Ce qu'il fallait, c'était revenir à Poudlard pour s'excuser auprès de Jane et lui avouer ses sentiments. Comme il était sans-le-sou, il serait obligé de faire le voyage à pied. Un moldu n'aurait pu le faire. Mais Jacob était un sorcier et il pouvait très bien se laisser voguer dans le monde qui était le sien. Et c'est ce qu'il fit. Un trajet de vingt-deux jours sans nourritures et presque pas d'eau. Il était motivé, affamé et il commençait à tomber malade. Il avait de fortes fièvres et toussait du sang. La nuit, il délirait; le jour, il marchait toujours avec plus de lenteur.

Quand enfin, il sut le château proche, il devint évident qu'une protection magique l'empêchait d'aller plus loin. Il décida sur un coup de tête de se rendre à Pré-Au-Lard en espérant la rencontrer par hasard. Sa santé revenait à la normale, même si son teint plus morbide que jamais laissait supposer le contraire. Il erra ainsi seul pendant deux jours, puis lorsqu'il aperçut Jane, son coeur s'arrêta avant de repartir à cent à l'heure. Il aurait souhaité disparaître et il commença à fuir, par habitude.

Elle le rattrapa -le gifla, par habitude également- et la rencontre ne se passa pas comme prévu, c'est-à-dire qu'elle se déroula de la pire des façons. Elle empira une relation déjà compliquée et ils se séparèrent sans pouvoir se communiquer l'essentiel, ce qu'ils auraient vraiment voulu se dire. Jacob partit en haïssant Jane et en l'adorant un peu plus, comme une idole disparue.

Il ne savait que faire, alors, comme le fils perdu, il revint chez ses parents, après avoir subtiliser de la poudre de cheminette à un commerçant. Son arrivée fracassante déplut. Il n'était plus le bienvenu au manoir familial et on le lui fit vite comprendre. On discuta, avec froideur et on arriva à un arrangement raisonnable. On payerait sa chambre au chaudron baveur et on lui donnerait un peu d'argent, de quoi subsister pendant un an. Mais ensuite, il devait se débrouiller seul. Et ne plus jamais, jamais les revoir de nouveau. Consigne qui serait tenue sans problème par Jacob jusqu'à la fin de ses jours.

On l'installa donc au chaudron baveur avec sa machine à écrire et son éternel piano. La chambre était petite mais invitait au repos puisqu'elle était confortable.

Cette période fut propice à l'écriture, à la musique nocturne et aux sorties sur les toits, avant l'aube. En deux semaines, Jacob acheva le roman dont Morphée lui avait imposé l'écriture avec la menace de la torture. Il envoya son manuscrit à la plus grande maison d'édition sorcière avec la certitude de recevoir une réponse négative au bout de deux ou trois mois. Mais une dizaine de jours plus tard, un éditeur du nom de Ulric Difeable s'enthousiasma sur le projet et promit sa publication ver le mois d'avril. Le jeune écrivain, ravit, écrivit une lettre à Jane, la lut, la relut, puis la jeta au feu avec un sourire aux lèvres.

Jusqu'au mois de décembre, Jacob enquêta sur ses vrais parents. Il réunit suffisamment d'informations pour savoir que sa mère était morte l'année juste après sa naissance, à seize ans. Son père, tant qu'à lui, avait vu défiler plus de soixante printemps et était chasseur de dragons à Barcelone. Son fils lui envoya plusieurs lettres qui demeurèrent sans réponses. Quand il devint évident qu'il ne les recevait pas, ou qu'il était analphabète, Jacob décida de partir en Espagne. Il hésita un moment, puis il décida d'envoyer un hibou à l'intention de Jane. Sans le dire vraiment, Jacob avoua finalement son amour pour elle.

Et tandis qu'il allait en auto-stop jusqu'à Barcelone, le monde magique apprenait avec stupeur la mort par suicide - disait-on - d'un élève de Poudlard, Nicolas Clark. Une semaine plus tard, alors que la nuit tombait, Jacob frappa à la porte d'une maison presque en ruine et un homme rondouillard et aux cheveux blancs ou absents ouvrit. Il n'avait pas l'air particulièrement avenant.

C'était son père, un sorcier américain qui avait migré en Espagne, faute de trouver du boulot ailleurs. Il avait pour nom George Cawley et en l'apprenant, Jacob s'était demandé instantanément comme lui se serait prénommé si cet homme l'avait gardé, si, et seulement si, il était resté plus d'une nuit avec cette adolescente. Il comprit qu'il n'avait pas été désiré et qu'il était tout simplement le fruit d'une passion sans lendemain.

- Bonjour, je suis Jacob O'Connor et...
- Oh ! par les couilles velues du manyard à pointe... j'avais peur que tu te pointe, toi... Et oui, je suis probablement ton père. J'ai reçu tes putains de lettres. Tu sais sûrement des centaines d'enfants vu le nombre d'aventures que j'ai eu dans le passé, alors restons-en là.

Jacob écarquilla les yeux en entendant une réponse si grossière et impolie.

- Je partirais demain. Mais je n'ai pas d'argent et nulle part pour dormir.
- D'accord, très bien... fais comme chez toi...

En pénétrant à l'intérieur des lieux, le jeune homme comprit enfin ce que le mot désordre voulait vraiment dire. Cette maison était dans un bordel pas possible. On ne pouvait faire deux pas sans heurter du pied une bouteille de bière -vide- ou d'autres objets dérisoires.

- Tu veux boire un truc ? proposa George en sortant de la vodka.
- Du thé ? ou du café ? soyons fous...

Son père éclata dans un rire gras et sale. Il était prêt de minuit quand il commença à se saouler. Il devint bavare, parla du temps où il baisait toutes les femmes qu'il voulait.

- Ta mère était bonne, si c'est l'autre petite espagnole à qui je pense...

C'était le genre de précision dont Jacob se serait bien passé. George, nostalgique, maudissait le présent. Il devait payer à présent pour satisfaire ce foutu besoin, et tout ça parce que son charme devenu trop ancien ne trompait plus que lui-même devant la glace.

La nuit, Jacob tomba gravement malade et fut cloué au canapé du salon de George pendant près de quatre mois. Quand enfin il fut rétabli à peu près, il ne fut pas mécontent de partir. Il avait fuit le présent toute sa vie et à partir de cet instant, ce fut le passé qu'il souhaita à tout prix éviter.

Le trajet du retour fut plus court puisque en quatre jours il était de retour au chaudron baveur. Il fit juste une halte au cimetière où se trouvait sa mère, mais comme il ne trouvait pas sa tombe, il s'en alla sans demander son reste. Là, par le biais d'une missive, il invita Jane à Pré-Au-Lard et deux jours plus tard, ils se revoyaient enfin. Jacob confirma son amour pour elle de vive voix et elle l'embrassa.

Après tout ce temps, ils étaient finalement ensembles, pour le meilleur et pour le pire. Et pour le pire surtout, d'ailleurs.

L'écrivain - Nous sommes tous des vers, mais je crois que moi je suis un vers luisant.

Jacob reçut une lettre de la part de son éditeur, Ulric Difeable qui l'invitait à le rencontrer dans un café quelconque à Pré-Au-Lard. Il daigna accepter, réprimant difficilement un enthousiasme bien compréhensible. Il allait être publié pour son premier roman par la maison d'édition magique la plus prestigieuse du Royaume-Uni.

Le lendemain, le jeune sorcier se rendit au rendez-vous vers dix-sept heures avec une certaine pointe d'optimisme -exceptionnelle. A une table, un homme dans la trentaine tenait un papier où il était écrit le nom de l'écrivain. C'était un être qui était plutôt jeune et qui respirait pourtant l'immuabilité. Il avait les cheveux blonds, mi- long, un teint rose pâle et les yeux aussi perçants que fatigués. Morphée. Jacob faillit tomber à la renverse en l'apercevant.

- Qu'est-ce qui vous amène ici, Morphée ? demanda Jacob sans desserrer les dents.
- Je suis Ulric Difeable, ton éditeur - car c'est ce que je suis en fin de compte. Prends donc un siège, Jake.
-C'est une blague ? fit Jacob en se laissant tomber sur une chaise.

L'éditeur commanda du whisky pur feu; l'écrivain du jus de citrouille.

- J'ai décidé que l'histoire se souviendrait de moi comme d'un ami ambigu du plus grand écrivain sorcier de ce siècle. Alors, certes, tu m'as volé cette histoire de complots et de gouvernement fictif, mais c'est toi qui l'as mis par écrit, après tout. Alors je m'incline et je contribuerais à ton succès. Tu n'imagines à quel point j'ai été surpris en découvrant ton manuscrit en octobre dernier...

Les deux boissons furent servies à la fin de sa phrase, comme si le serveur attendait minutieusement son entrée sur scène.

- Ton livre sera vendu à partir du premier mai et la publicité en fera un best-seller... tu penses, un garçon abandonnant ses études pour écrire ! Oui, ça fera un grand bruit. As-tu une idée de titre, au fait ?
- J'avais pensé à... la chute des géants...

Les ventes furent plus qu'acceptables. La presse descendait pourtant en flamme une intrigue peu originale mais elle reconnaissait tout de même le potentiel de ce petit nouveau dans le cercle très fermé des romanciers.

Avant de partir, Ulric dit:

- Ah ! au passage, je ne m'appelle plus Morphée, non. Quand tu es partis, j'ai senti que tu m'avais dérobé ce nom... Alors j'ai cherché et j'ai trouvé en faisant l'anagramme de mon véritable nom que cela donnait une belle trouvaille: cela donne Lucifer et Diable. Amusant, non ? Et cela fait treize lettres. Alors, m'inspirant de ces deux mots étroitement combinés, j'ai décidé de devenir Hadès.
- Eh ! bien, rien que ça... seigneur des enfers.
- Je règne sur la bêtise humaine.
- Dans ce cas, ton domaine doit être énorme, conclut Jacob dans un sourire.

Ils se séparèrent sans plus de cérémonie, comme si de rien était. Comme si l'un n'avait pas séquestré l'autre et l'autre n'avait pas écrit les idées de l'un. Il y avait bien là une relation étrange, entre admiration et rejet, entre sympathie et soupçons. Morphée, Ulric, Hadès ou quelque soit son nom était un personnage intéressant que l'on ne pouvait ranger dans aucune catégorie. Il pouvait se montrer aussi généreux qu'avare, il acceptait volontiers de tuer ou de torturer et il semblait même y prendre du plaisir. Mais cela ne cadrait pas avec l'homme cultivé et raffiné qu'il était.

Quand Phelan et Sina décidèrent de ne plus entretenir Jacob, alors qu'il venait d'avoir dix-neuf ans, Ulric décida de verser un peu d'argents de temps en temps dans le coffre de son protégé. Une attirance réciproque, non pas amoureux, litait ces deux êtres dans une spirale d'une amitié clairement indéfinissable.

Le temps passa, fila et le mois de septembre menaçait sa venue dans le calendrier. Comme toujours, l'été fut riche en événements. Ce fut en quelque sorte le début de la sociabilisassions de Jacob. D'une part, il sentait que Jane était malheureuse, peut-être même distante, et était sûr que c'était de sa faute. Il songea qu'il devrait rompre, par amour, pour son bien à elle, sa bien-aimée. Mais il n'en avait pas le courage. Il se pensait égoïste, avait mal de se dire que la femme de sa vie, quelles qu'en soient les raisons, était triste et qu'il était impuissant.

En septembre, Jacob eut sa première cuite en compagnie de la meilleure amie de Jane, Thémis. D'abord peu à l'aise, l'alcool délia sa langue peu bavarde avec un esprit sobre.

***


L'histoire n'est pas terminée et elle est sans fin. Jacob écrit toujours la sienne, celles des autres et celles qui sortent de son imagination, car c'est là le seul talent qui lui soit connu. Il panse ses plaies, anciennes ou nouvelles, parce qu'il y aura toujours des drames et des larmes. C'est ainsi que le monde tourne, oui, autour des joies du quotidien, des attentes et des déceptions - oui, des déceptions. Il est une terre oublié, celle des songes ou la nôtre, où habite toutes ces émotions confuses.

Sachez que si vous tombez sur une rue passante et une foule de chapeaux pointus, vous serez probablement au chemin de traverse. Dans l'éventualité où vous vous y trouveriez à cinq heures du matin, vous apercevrez probablement une silhouette filer d'un pas hésitant sur les toits, boire assis sur un trottoir ou encore, armé d'une bougie et d'une plume, écrire des histoires à dormir debout. Il faut vous dire que tout ceci n'est pas sûr, vous pourriez aussi ne rien voir.

Mais on peut toujours rêver, non ?
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Comment avez vous connu le forum : Par la magie céleste de Poudlard... et accessoirement par les admins
Un dernier mot : Nope


Dernière édition par Jacob O'Connor le Mar 3 Sep - 19:27, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: M - Jacob O'Connor M - Jacob O'Connor I_icon_minitimeLun 2 Sep - 10:42

Bienvenue sur le forum :D
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MessageSujet: Re: M - Jacob O'Connor M - Jacob O'Connor I_icon_minitimeLun 2 Sep - 10:43

M - Jacob O'Connor 880010591 M - Jacob O'Connor 880010591 M - Jacob O'Connor 880010591M - Jacob O'Connor 880010591M - Jacob O'Connor 880010591M - Jacob O'Connor 880010591M - Jacob O'Connor 880010591M - Jacob O'Connor 880010591M - Jacob O'Connor 880010591M - Jacob O'Connor 880010591M - Jacob O'Connor 880010591M - Jacob O'Connor 880010591
Officiellement bienvenue !! M - Jacob O'Connor 3841936943
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Jacob O'Connor
Jacob O'Connor

Mage neutre
MessageSujet: Re: M - Jacob O'Connor M - Jacob O'Connor I_icon_minitimeMar 3 Sep - 19:28

Bon, j'ai finit finalement (pas vraiment eu accès à l'internet ces deux derniers jours), donc voilà ! =D
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PNJ/MJ
MessageSujet: Re: M - Jacob O'Connor M - Jacob O'Connor I_icon_minitimeMar 3 Sep - 19:32

Hop, validation éclair, étant donné que j'ai déjà lu ta fiche M - Jacob O'Connor 880010591
Bon jeu parmi nous, Jaquot M - Jacob O'Connor 1763383717
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Peste soit de la Luxure !
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Themis J. Devereaux
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Peste soit de la Luxure !
MessageSujet: Re: M - Jacob O'Connor M - Jacob O'Connor I_icon_minitimeMer 4 Sep - 15:15

Moi qui me languissais de lire la suite et fin de ta fiche j'avoue en être ravie ! M - Jacob O'Connor 3057941003
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MessageSujet: Re: M - Jacob O'Connor M - Jacob O'Connor I_icon_minitime

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M - Jacob O'Connor

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