Au dessus de mon berceau il n'y eu aucune fée pour venir se pencher et m'accorder des beaux cadeaux. Ou alors elle se prénommait Carabosse la mienne ! Non, je ne suis pas née dans des draps de satin ni même de soie. Mes parents n'avaient, pour ce que j'en sais, rien de fabuleux héritiers à la tête d'un empire financier ou industriel et, si vous voulez parler de l'amour filial vous me ferez le plaisir de repasser ! Mes parents, de ce que j'en ai appris à mon adolescence, étaient de sinistres égoïstes qui ne désiraient pas s'embarrasser d'un enfant. Enfin... Je suis injuste. Ils ont pris soin de moi pendant mes premières années. Jusqu'à ce que mes pouvoirs ne se manifestent. Enfin, là aussi, je ne peux rien affirmer car, de mon enfance, je ne sais que ce que l'on a bien voulu m'en dire. Que ce que, lui, a daigné m'en révéler.

Qui est-il ? Peu importe bien son nom en fait. Il est celui qui m'a recueillie et élevée. Il est celui qui m'a aimée et auquel je serai éternellement reconnaissante. Je me fiche pas mal du fait qu'il soit riche à millions de gallions ou qu'il soit né sorcier. Je me contrefiche pas mal du fait qu'il ne soit pas de mon sang et que, les rares gens à savoir pour notre histoire, semblent plus que dubitatifs quant à la nature exacte de nos relations. Certains le prennent pour mon grand frère -à ceux-là il faudrait peut-être dire qu'à peu de choses près il pourrait être mon père ! - d'autres -sans doutes bien plus nombreux- pensent que lui et moi sommes amants. Cela m'amuse et loin de moi l'idée de jamais infirmer ou confirmer cette rumeur dont lui et moi sommes les seuls à détenir la vérité.

Quand je fus en âge de rejoindre Poudlard la famille de mon mystérieux bienfaiteur me permis de rejoindre ce si prestigieux pensionnat. Ils payèrent mes frais de scolarité, mes uniformes et mes fournitures... Je ne manquais de rien et je leur en fus reconnaissante en me montrant une élève appliquée et méritante. Ma maison ? Je fus envoyée à Serdaigle et j'y passais de douces années. Populaire sans être pour autant la reine de la basse cour, je crois que c'est là que l'on me donna pour la première fois ce surnom qui me colle depuis à la peau. Barbie... Je ne doute pas une seule seconde que le fait que mon sang soit celui d'une sang de bourbe et que Dame Nature ait eu la si mauvaise idée de me donner un physique de poupée en plastique jouèrent dans l'attribution de ce surnom que j'exècre ! Et que je fis amèrement regretter à plus d'un ! Ce n'est pas parce que j'ai parfois un visage d'ange et que je suis de nature plutôt douce que je ne peux pas mordre de temps en temps ! Non mais !

Après mes études je suivis des études de sciences politiques. Il semblait persuadé que, bientôt, le temps viendrait où Moldus et Sorciers seraient amenés à se rapprocher ou à périr. Et qu'il serait alors judicieux pour moi de me lancer dans la politique. Je me souviens d'avoir ri devant ses affirmations mais, ne pouvant rien lui refuser, j'avais fini par suivre son conseil, persuadée qu'il ne pourrait qu'avoir raison. Seulement l'histoire devait nous prouver qu'il avait, en fait, peut-être tort. Il y a bientôt trois ans de cela la guerre éclata et le monde en fut irrémédiablement chamboulé. A l'époque je travaillais déjà au Ministère mais, ne supportant pas l'aveuglement des autorités de l'époque, je rejoignis bien vite ce qui tenait de résistance. En tant qu'employée haut gradée au département des transports magiques, j'étais bien placée pour manoeuvrer dans l'ombre et à mon niveau. Courage ou témérité selon certains de mes collègues qui finirent par me dénoncer. Je fus arrêtée et torturée pour tenter d'obtenir de moi le nom des autres et ces informations que je ne donnais pas. J'aurais préféré crever plutôt que de trahir les autres et, aussi, mes convictions propres.

La guerre avait fini par prendre fin, nos nations sauvées par le courage et l'audace de trois enfants que l'on éleva au rang de héros. Un nouveau Ministre fut élu et je fus réintégrée dans mes fonctions avec une promotion. Je suis aujourd'hui sous directrice de mon département et j'ambitionne, un jour, d'en être à la tête. Pardon ? Comment je parvins à me tirer de ma mauvaise situation pendant la guerre ? Non ! Je vous l'ai dit, je n'ai pas parlé. Je ne suis pas une traître ni une opportuniste qui retourne sa veste selon le sens où le vent tourne. Mais lui et moi avions des amis loyaux et fidèles -et lui une fortune qui nous aida bien aussi je dois l'admettre- qui permirent de m'éviter une mort aussi atroce que certaine. Aujourd'hui, donc, et après une enquête de routine qui permit au Ministère d'être rassuré quant à mon honnêteté et ma loyauté, je pris donc mes fonctions.

Et lui et moi parlons souvent de ce qu'il m'avait dit il y a près de cinq ans de cela maintenant et que la guerre était venue ensevelir sous son horreur. Samael Mayfair, a mis en place sa fameuse CSM et lui ne cesse de s'en réjouir. Un jour il faudra que je songe à lui demander pourquoi lui, sorcier au sang si pur et aux allégeances plutôt fluctuantes à ce que j'en sais, semble si enthousiaste alors que, moi-même, je demeure perplexe. Bien évidemment je soutiens ce projet et le fait que l'une de mes homologues née Moldue en soit en charge devrait me réjouir. Mais j'ai appris depuis bien longtemps à me méfier des choses trop belles pour être vraies. Aussi suis-je encore réservée et j'attends de voir ce que cela donnera. Lui et moi nous disputons souvent. Il revient à la charge pour que je me lance en politique, je ne le veux pas. Les politiciens, pour ce que j'en vois, ne sont que des menteurs et des manipulateurs ! Et, moi... Disons que je pourrais l'être aussi, j'ai été formée et ait étudiée en ce sens. Mais il est trop tôt.

Pour quoi faire ? Mais si je vous le disais il n'y aurait plus d'histoire or la mienne commence ici.

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