Parce que même dans mes rêves,
il n’y a que toi…

J’ai lu et relu ta lettre, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Quelques étages seulement nous séparent et pourtant, j’ai l’impression que tu es si loin. Tout ce à quoi j’aspire, c’est te prendre dans mes bras et te regarder dormir… Un leurre, probablement, dès que tu es près de moi, mes envies prennent le pas sur mes aspirations. Je ne devrais probablement pas te le dire, j’ai si peur de t’effrayer. Mes rêves les plus sages deviennent brûlants, quand tu les habite et alors que j’aimerais être ce grand frère réconfortant, je deviens l’amant, incapable d’être simplement là pour toi, chastement, hanté par le touché de ta peau et le goût de tes lèvres. Alors, au lieu de courir te rejoindre, je t’écris, comme le pauvre Serpentard que je suis. Un lâche, tout simplement, en vérité. Je dis craindre de t’effrayer, mais c’est moi qui suis terrifié. Peur d’aller trop vite, peur de ce que je ressens pour toi, peur du chemin que l’on semble suivre inexorablement, malgré tous mes travers, peur de te perdre, peur de reproduire ce destin, que mes parents ont gravé en moi.

Tu te trompes, quand tu dis ne susciter que haine et jalousie, tu te trompes complètement. Tu ne peux t’imaginer ce que tu réveilles chez moi et que je croyais inexistant. Et je ne suis pas le seul, à te regarder avec des yeux fascinés. Ouvre les tiens, Thina et regarde nous. Perséphone, Gabriel, moi… Nous qui donnerions tout pour toi, toi qui révèle le meilleure de nous. Tu me parles de toutes ces filles qui n’ont partagé avec moi qu’un pauvre moment. Jamais elles ne m’ont inspiré une once de tout ce que tu m’inspires, toi… Je ne sais pas si nous évoluons dans le même monde, mais dans le mien, pleins de ténèbres, tu es le seul rayon de soleil.

J’ai l’impression de n’être qu’un pauvre con amoureux. Tu rougis sous mes caresses ? Moi, c’est pour les mots qui me viennent, quand je pense à toi. Tu ne veux plus que je te traite comme une poupée de porcelaine, mais tu ne voudrais pas que je te traite comme toutes les autres… Et je ne le veux pas. J’ai peur de ce que je suis, quand je suis avec toi. Je ne m’étais jamais soucié des filles avec qui je pouvais sortir, avant… Et je tremble pour toi. Parce que je suis brisé, parce que je n’aurais sans doute jamais du voir le jour… Il n’y a pas de destin, pour celui qui est né, probablement, d’un moment d’égarement, sur le coin d’un bureau, du Ministère de la magie… Non ? Tu me donnes envie de croire le contraire et ça me terrifie.

Est-ce qu’il est trop tard, pour découvrir ce que nous aurions pu être ? Je hais ton père comme je hais tout ce qui m’éloigne de toi, inexorablement ! Est-ce que nous devrions y voir des signes ? Je ne te mérite pas, probablement, mais je te veux pourtant si fort. Je déteste penser à cette étreinte entre lui et toi, je ne supporte plus de penser à tout ce qu’il t’a déjà fait… A tout ce qu’il pourrait te faire. Tu n’a sans doute pas envie de lire ça… Je te veux avec moi, à Poudlard, égoïstement. Je veux te protéger de cet homme que tu aimes et je n’en ais peut-être pas le droit ? Il t’a déjà fait trop de mal, mais moi, est-ce que je ne suis pas destiné à te faire souffrir ? L’amour c’est ça, la douleur, non ? Celle qui nous empêche de dormir et qui nous fait pourtant avancer, celle qui nous étreint et nous consume. C’est toi que je veux, plus que tout et tellement fort. Et ça aussi, c’est égoïste, peut-être… Assurément.

Il faut qu’on se voie, il faut qu’on trouve une solution. J’ai besoin de te voir Thina. Je ne peux pas te laisser partir… Demain après les cours, rejoins-moi à la tour d’astronomie. Je t’attendrais…

Je t’embrasse mon ange.

Lex