L'enfant courait, joyeuse et rieuse sur ces immenses terres gelées des environs de Moscou. Les flocons irisés tombaient sur son petit bout de nez tandis que ses yeux couleur océan s'illuminaient de mille et une étoiles. A ses côtés, non loin de leur luxueuse datcha, ses parents la regardaient, comme émerveillés. Samara était une enfant délicieuse. Affectueuse, docile et incroyablement sage elle était l'enfant dont bien des parents rêvaient. Pourtant un bien lourd secret entourait sa naissance. Et, Arès et Whisper Nemirowsky le savaient, ils ne pourraient pas toujours lui cacher la vérité. Au début ils avaient naïvement imaginé qu'il leur suffirait de garder le secret, de se tenir éloignés de l'Angleterre et de ce terrible drame teinté de sang qui avait vu leur petite princesse leur être confiée. Après tout, pour tous, cette enfant n'existait pas même. Pour tout le monde, et ses parents biologiques les premiers, l'enfant était morte après avoir poussé son premier cri. Et, les deux Mangemorts le savaient, il était préférable, pour tous et pour la petite la première, que ce mensonge ne soit jamais découvert. Comment pourraient-ils seulement expliquer à celle qu'ils aimaient aujourd'hui comme leur propre enfant, que tout ce qu'elle pensait être n'était qu'illusion, mensonges ? Comment lui expliquer qu'elle n'était que le magnifique fruit d'une vengeance qui n'avait pas exactement tourné comme ils le pensaient, comme ils l'avaient prévu ?

Arès Nemirowsky alluma une cigarette tandis qu'il observait son enfant, SA fille. Oui, Samara était peut-être le fruit des amours de son pive ennemi mais, aujourd'hui, elle était à lui ! Il songea, en souriant, à ce jour où leurs destins à tous avait été scellé. Cet homme, aujourd'hui membre de l'Ordre du Phénix, était ce que le monde appelait un homme bien, un héros même. Tout le monde l'admirait, louait son nom, sa bravoure et son honnêteté. Et lui, Arès Nemirowsky, était tout son opposé. Mage Noir qui ne se cachait pas même, il usait de tous les moyens pour asseoir son pouvoir et éviter des ennuis qu'il sentait pourtant planer au dessus de sa tête. Ses parents, leurs parents avant eux... Depuis ce qui lui semblait être la nuit des Temps sa famille avait toujours versé dans la Magie la plus sombre. Et ce fut le plus naturellement du monde qu'il marcha dans les traces de ses ancêtres. Aujourd'hui, son frère Jeremiah et lui étaient à la tête d'une colossale fortune amassée sur le sang et les pleurs de tous ceux qu'ils avaient assujetti à leurs volontés de fer. Leur nom en faisait trembler plus d'un et cela leur convenait parfaitement. Pourtant un frémissement, une légère brise s'était levée et le Mage Noir savait que, bientôt, leurs vies à tous, se verraient irrémédiablement bouleversées. Et Samara devait savoir, devait connaître la vérité, sa vérité. Et décider, en connaissance de cause, le chemin qu'elle désirait suivre.

La discussion fut longue et des plus pénibles. Arès avait laissé son épouse parler, lui se contentant de cajoler cette enfant qu'il avait enlevée pour se venger de l'un de ses ennemis mais que, au fil des mois, il avait appris à aimer comme si elle était de son sang. Patiemment, Whisper avait tout expliqué à la petite qui n'avait pas démontré la moindre émotion. Pendant tout le temps où sa mère lui avait parlé, Samara était demeurée parfaitement calme et sereine, figée dans son air de petite poupée de porcelaine. Seuls ses doigts serrant très fort ceux de son père trahissaient ces émotions qui devaient agiter son coeur mais qu'elle se refusait à montrer. Puis, lorsque les explications furent données, l'enfant s'était jetée au cou de son papa et l'avait couvert de tendres baisers. Elle se fichait pas mal de ces parents qu'elle ne connaissait pas même ! Pour elle sa voie était toute tracée et c'était auprès d'Arès et de Whisper qu'il se ferait. Elle était à eux et ils étaient à elle. Ils étaient une famille et rien ne les séparerait jamais !

As-tu perdu l'esprit ? Mais que Diable veux-tu que nous allions faire là-bas Arès ?

Tu le sais aussi bien que moi ! Tu as entendu ce qui, désormais, ne peut plus être considéré comme une simple rumeur ! Nous ne pouvons renier nos allégeances ! Nous ne... 

Non ! Je m'y refuse ! Tu sais très bien que nous la perdrons si jamais nous y retournons ! Tu ne peux pas m'ôter aujourd'hui l'enfant que, il y a douze ans, tu m'as amené ! J'aime cette enfant Arès ! Elle est notre fille ! Notre enfant ! Nous ne pouvons pas lui infliger cela !

Il suffit ! Whisper... Je sais aussi bien que toi ce que ce départ impliquera comme conséquences mais, tu le sais, nous n'avons pas le choix. Le Seigneur des Ténèbres a besoin de tout le monde. Il a besoin de nous. Et, je te le promets, il n'arrivera rien a Samara. Je veillerai sur elle tout comme j'ai toujours veillé sur toi !

Aujourd'hui encore Samara se souvenait de cette discussion, des plus animées, qui avait vue son père et sa mère s'opposer des plus violemment. Bien sûr elle n'en avait pas tout compris. A cette époque les notions de magie blanche ou noire, de bien et de mal... Tout cela n'évoquait pas grand chose à ses yeux d'enfants encore innocente et pure. Mais, déjà, elle avait senti que son univers tout entier allait être bouleversé. Ce qu'elle ignorait était la façon dont cela allait se passer. La réponse ne tarda pas à lui être révélée. En effet, moins d'une semaine plus tard, la famille Nemirowsky débarqua en Angleterre. La petite fille qu'elle était alors n'avait jamais oublié cette étrange sensation qui l'avait saisie dès qu'elle avait posé le pied sur ces terres qui, elle le savait, l'avaient vu naître. Ici se trouvaient ses origines et, quelque part, se trouvaient aussi ces géniteurs qu'elle ne parvenaient pas à nommer ses parents. Elle commençait à comprendre le trouble et la peur qui étreignaient le coeur de sa mère Whisper. Ici commençait une nouvelle vie mais pouvait-on réellement avancer quand tout semblait vous pousser à vous replonger dans le passé ? Samara en doutait fortement et les mois et les années qui suivirent devaient lui donner raison.

Comme toutes les petites sorcières de son âge, le temps était venu pour elle de prendre le chemin de l'école. Whisper avait voulu l'éloigner, l'envoyer loin de l'Angleterre et la faire entrer à Beaux bâtons mais Arès s'y était fermement opposé. Samara était leur fille, SA fille, et jamais il ne laisserait l'enfant partir loin de lui. Elle fut donc inscrite à Poudlard et, comme tous les autres, connu la joie de la cérémonie de répartition. Cette soirée où, descendant du Poudlard Express, elle découvrit, les yeux emplis d'étoiles, ces lieux où elle allait passer bien des années. Tout, absolument tout, lui semblait si merveilleux ! Le charme désuet de ces murs de pierre qui transpiraient l'histoire et fleuraient bon le mystère... Ce dîner pantagruélique où scintillaient au dessus de sa tête des étoiles... Et ces jeunes sorciers qui l'avaient accueillie avec autant de gentillesse ! Déjà, dès ce soir là, des liens avaient commencé à se tisser. Des amitiés qui, des années plus tard, deviendraient tellement plus. Mais, alors qu'elle discutait avec ces deux êtes qui n'étaient alors que des gamins, Samara ignorait que l'un comme l'autre serait deux de ses plus grands amours. Et que, l'un comme l'autre, lui briserait le coeur !

Mais, pour l'instant, tout ceci était encore bien loin et les tracas des affaires de coeur bien loin de lui parler. Samara, envoyée à Serdaigle, ne pouvait que faire honneur à sa maison et à ses illustres prédécesseurs. Elève appliquée et studieuse elle excellait dans presque toutes les matières et, si ses résultats faisaient le bonheur de ses enseignants, son attitude chaleureuse et toujours amicale enchantait ses camarades de classe qui l'adoraient déjà. Là était déjà le plus grand des atouts de la petite poupée russe : un air angélique et d'une douceur infinie, un sourire qui faisait chavirer les coeurs... Elle était charmante et ne le savait déjà que trop bien. Mais, à cette époque, loin d'elle l'idée d'en faire mauvais usage. Car, oui, malgré tout l'amour et le respect qu'elle portait à ses parents Samara refusait, de façon presque obstinée, d'embrasser leurs convictions extrémistes. La Magie noire l'attirait, la fascinait même souvent, mais la petite savait qu'y céder était trop dangereux. Ses parents s'y étaient adonné, vautré avec plaisir et , pour ce pouvoir qui était devenu leurs, ils avaient commis bien des crimes. Acceptant même d'y laisser cette âme à laquelle Samara, elle, ne voulait pas renoncer ! Elle n'y était pas prête et ne le serait peut-être jamais !

- Tu espèrais quoi Sam ? Sincèrement... tentait de la rassurer, de façon toujours aussi maladroite que trop directe, son ami d'enfance. Les yeux de la poupée russe étaient baignés de larmes et ses lèvres tremblaient tandis qu'elle tirait nerveusement sur sa cigarette. Passant sa main dans ses cheveux ébène, il s'adossa à l'arbre qui les abritait et reprit d'une voix douce Tu t'es amouraché de ce type du jour au lendemain ! Sans même connaître son nom... Tu l'as épousé sur un coup de tête et aujourd'hui tu t'étonnes que cela ait mal tourné ? Pardonnes moi mais il me semblait t'avoir prévenue à ce moment là mais, comme pour Ken avant lui, tu ne m'as pas écouté !

- Pitié Alexandre... Ne me fais pas la morale, je t'en supplie... Je sais bien que tu as raison mais là, vois-tu, je me passerais volontiers de tes leçons de morale... J'ai besoin d'un ami... Un vrai...  

- Un ami... A croire que je suis condamné à demeurer à jamais un simple ami... Le bon, vieil et indéfectible ami...

- Mes amours finissent toujours de la plus apocalyptique des façons et les hommes de ma vie finissent généralement mal... C'est cela que tu souhaites Alex : que nous finissions par nous haïr tous les deux ?

- Et qui te dit que nous ne pourrions pas écrire une fin différente tous les deux ?

La jeune femme ne répondit pas, se contentant d'adresser un bien tendre sourire à celui qu'elle avait connu enfant mais qui, aujourd'hui, était devenu un homme. Et le plus séduisant qui était... Et Samara le savait : il avait raison. Comme toujours. Tous les deux se connaissaient depuis leur entrée à Poudlard et, depuis le tout premier jour, Samara et Alexandre de Habsbourg étaient les meilleurs amis du monde. Complices au point qu'on les ait souvent cru amoureux ils avaient pourtant toujours résisté à une tentation pourtant belle et bien présente. Mais Samara était une jeune fille qui avait comme la mauvaise habitude de s'amouracher de ceux qui, tôt ou tard, finissaient toujours par la blesser. Et le jeune homme aux cheveux aussi sombres que ses yeux étaient limpides ne le savait que trop bien ! Voilà maintenant plus d'une décennie qu'il voyait son amie se perdre dans des histoires, des bras et des draps d'hommes qui ne lui convenaient pas ! Il y avait des princesses qui parvenaient à transformer des crapauds en princes mais, Samara, elle, embrassait des prince qui finissaient toujours par se révéler être les pires des monstres ! La liste des déceptions amoureuses de la poupée russe était d'une longueur impressionnante. Les noms des hommes indélicats, Alexandre aurait presque pu tous les citer de mémoire. Et, tous, il les haïssaient pour tout ce mal qu'ils avaient osé faire. Elle les avait tellement aimé ! Elle avait tellement voulu y croire ! A chaque fois elle pensait que c'était la bonne, rayonnait de mille feux. Puis le temps faisait son oeuvre. Le quotidien s'installait, les masques tombaient et la rupture s'amorçait. Samara voulait tout et elle finissait, à chaque rupture, un peu plus détruite à l'intérieur. Et, lui, se retrouvait contraint, comme aujourd'hui, à jouer le rôle ingrat du bon copain. Lui qui savait pouvoir être tellement plus !

Samara le regardait, dubitative. Alexandre... Il était là et, à sa manière bien particulière, il prenait soin d'elle. Combien de fois l'avait-il déjà ramassée ainsi, en larmes et en miettes ? Chaque fois. Quand son amour de jeunesse avec leur ami commun et médicomage, avait fini par voler en éclats il avait été présents. Et, grâce à son soutien indéfectible Samara était parvenue à se relever. Ce fut long et pénible mais elle y était parvenue. Et puis il y avait eu cette passion aussi irraisonnée que déraisonnable, qui lui avait fait attendre le firmament avant de la plonger dans le pire des enfers. Cet homme, ce Mangemort incognito, elle l'avait aimé. Au point d'en faire son époux et de lui donner deux enfants. Mais au point, surtout, de briser pour lui le moindre de ses tabous. Pour lui Samara avait envoyé valser toutes ces convictions et s'était plus que dangereusement rapprochée de cette Magie Noire pour laquelle ses parents avaient pris faits et causes. Et si cela lui avait ouvert des portes, fait découvrir des horizons qu'elle ne soupçonnait pas, le prix à payer avait été bien plus élevé que ce qu'elle pouvait se permettre, que ce qu'elle pouvait supporter ! Tout, elle avait tout perdu pendant ces deux dernières années... Et, cette fois, elle ne se remettrait pas !

Le sang... Elle l'avait vu couler. Elle l'avait surtout fait couler. Et, le pire de tout à ses yeux, elle avait aimé cela. Cette sensation de toute puissance et de jouissance qui l'avait saisie alors qu'elle avait vu sa première victime se vider de son sang devant elle. Ses suppliques qui s'étaient élevées, telles les plus douces des mélopées, à ses oreilles. Ce frisson de bonheur qui lui avait parcouru l'échine quand ses yeux s'étaient clos pour toujours... A croire que, même si elle ne partageait pas leur sang, Arès et Whisper, malgré tous ses efforts pour que cela n'arrive jamais, avaient fini par déteindre sur elle. Aujourd'hui elle partageaient leurs convictions et leur cause. Aujourd'hui elle était devenue encore plus violente et cruelle qu'ils ne l'avaient jamais été eux-même. Elle était devenue un monstre elle aussi. Tout comme cet homme qu'elle avait fini par quitter après que cette folle furieuse de Liv Jakobsson ne l'ait violée et tué leur petite Saphyre devant ses yeux. Samara avait tenté de lui pardonner son inaction. Elle avait tenté de l'aimer... Mais leur amour était mort au moment même où sa fille était morte. Et, tandis qu'elle pleurait toutes les larmes de son corps, lui refaisait paisiblement sa vie aux côtés d'une petite dinde pas même sortie de Poudlard ! Cela était trop ! Tellement trop même ! Samara était dans une rage folle et elle cristallisait toute cette rancune et cette amertume dans la personne de Liv. Liv... Cette sociopathe de première avait ruiné sa vie ! Tout cela pour quoi ? Pour un fantôme... Un souvenir dont Samara ne se serait même jamais souvenue si cette pétasse de Liv ne le lui avait rappelé ! Ses poins se serrèrent alors qu'elle pensait à cette folle mal peignée à laquelle elle n'était, jusqu'à lors, que parvenue à lui arracher une oreille. Ce qui était encore fort peu en comparaison du prix que Samara avait du payer elle ! rien ne serait suffisant pour compenser la perte de son enfant... Un jour elle lui ferait la peau ! Un jour elle dépècerait Liv et ce jour là seulement, elle pourrait enfin trouver la paix. Et peut-être que ce jour là aussi Alexandre et elle auraient une chance eux aussi... Pourquoi pas après tout ?

- Et si jamais elle se réveille cette nuit vérifiez bien qu'elle n'a pas perdu sa peluche. Galadriel ne peut pas dormir sans. Et si elle a faim...

- Madame Nemirowsky, partez tranquille. Je connais mon métier et, qui plus est, j'ai l'habitude de veiller sur la petite. Tout se passera bien je vous l'assure !

La poupée russe sourit timidement tout en hochant de la tête. La nourrice avait, bien évidemment, raison. Depuis la naissance de Galadriel cette femme veillait sur elle chaque fois que Samara était contrainte de s'absenter. Et, jusque là, tout s'était toujours bien passé. Mais, ce soir, il flottait dans les airs quelque chose d'étrange et de sulfureux que Samara n'appréciait pas le moins du monde. Voilà pourquoi ce fut à contre coeur et un mauvais pressentiment chevillé au corps que la femme quitta son domicile. Ce soir avait lieu un vernissage assez spécial. Des événements comme celui-là la poupée de porcelaine en avait déjà organisé plus d'une centaine. N'était-ce pas là son métier après tout ? Propriétaire et seule maîtresse à bord de la galerie la plus en vue de Londres, Samara prenait plaisir à exposer des artistes prometteurs et qui, comme son instinct ne la trompait que rarement, finissaient souvent riches et célèbres. Et si elle aussi y gagnait au passage ce n'était certes pas le plus grand intérêt de cette nouvelle et énième reconversion. Non... C'était il y avait un peu plus de deux ans maintenant. A l'époque le pays tout entier était bouleversé par l'attaque foudroyante de Voldemort et de ses Mages Noirs. Son ex mari en était bien évidemment. Et ses parents aussi. Ils n'en étaient jamais revenus eux... Et Samara, comme à son habitude, était venue pleurer sur l'épaule de son cher ami Alexandre. Mais, cette fois, elle n'était pas repartie.

Pendant quelques mois leur vie avait été merveilleuse et Samara en était même venue à espérer que cette fois l'histoire serait différente. Alexandre et elle se connaissaient depuis toujours ou presque. Ils savaient tout l'un de l'autre , appréciant leurs qualités à leur juste valeur et pardonnant leurs si nombreux défauts. L'alchimie semblait faite pour durer. Et cet enfant que Samara portait en était la plus vivante et vibrante des preuves. Mais une fois de plus le Destin s'était jouée d'elle. Et, alors qu'elle attendait son prince pour lui annoncer la si bonne nouvelle, celui-ci avait tout simplement disparu. Volatilisé ! Elle avait tout tenté pour le retrouver et le joindre mais Alexandre semblait avoir disparu de la surface de la Terre. Samara se retrouvait de nouveau seule. Enfin presque... Galadriel naquit six mois plus tard venant apporter un peu de lumière dans les ténèbres de la vie de sa jeune mère.

Celle-ci, bien qu'elle soit toujours aussi bien intégrée dans la haute société londonienne, n'avait plus goût à rien. Et même ses activités au sein des Mangemorts qu'elle avait officiellement rejoints dès lors que la fratrie Lecter en ait pris les rennes ne lui apportait guère que quelques moments de liberté et de joie. Ce fut la rencontre avec l'un de ses anciens collègues de Gringott's qui changea radicalement la donne. Uriel Linoge. Elle n'avait jamais remarqué à quel point cet homme pouvait être charmant et aimable. Sans compter qu'il lui paraissait des plus séduisants ! Très vite elle se laissa séduire et tous deux sont maintenant en couple. Galadriel l'aime beaucoup et l'homme semble lui aussi l'aimer. Ce qui était déjà bien plus que Samara n'osait espérer. C'est aussi Uriel qui l'avait encouragée à ouvrir cette galerie d'art où elle se rendait en ce moment même.

La soirée promettait d'être aussi superbe que rentable si elle en jugeait par la foule qui s'y pressait déjà. Pourtant son mauvais pressentiment refusait de la lâcher. Son assistante, raiponce Warhol, vint la trouver pour la mener à cet artiste qu'elles exposaient ce soir sans même l'avoir jamais vu. C'était un risque mais celui qui se faisait nommer l'Archange était l'un des plus doués de sa génération et Samara était littéralement tombée sous le charmes de ses oeuvres. Impatiente à l'idée de mettre un visage sur le pseudonyme mystérieux qui était le sien Samara suivit son assistante. Mais, alors que celui-ci se retournait, les jambes de la jeune femme se mirent à flageoler. Non... Cela n'était pas possible ! Pas lui !

- Bonsoir Samara...

- Alexandre...

L'histoire n'était qu'un éternel recommencement n'est-ce pas ? Et Samara réalisait maintenant que nul ne pouvait échapper à son Destin, surtout pas elle !