TEST RP DE MINIMUM 600 MOTS
Mettez en scène votre personnage tel que vous le jouerez en Rp. Nous ne vous demandons que de bien vouloir évoquer dans ce poste au moins UN LIEN figurant sur sa fiche. Le reste est entièrement laissé libre sur la forme et le fond. Amusez-vous bien !Ete 1980,
Reportage de la BBC
Les images sont saccadées et étrangement trop rapides contribuant déjà à donner le tournis et à faire monter la nausée aux téléspectateurs. A l'écran une femme en trench élégant et à la longue chevelure rousse court vers cette scène déjà cernée par des rubans jaunes. Les sirènes de la police et des services de secours résonnent et emplissent l'air. Des silhouettes courent en tous sens au milieu de cette avenue d'ordinaire si paisible mais qui cet après-midi a versé dans l'horreur. Des vitrines ont explosé et les morceaux de verre jonchent le sol, piétinés par ces badauds et témoins tellement empressés de raconter à qui veut bien les entendre ce qu'ils ont vu.
Mais la journaliste ne les écoute pas, se précipitant vers cet officier auquel elle pose toutes ses questions pendant que son cameraman filme l'image de ce corps que les légistes ramassent et mettent sur un brancard avant que de le recouvrir d'un plastique opaque. A ses côtés une petite silhouette chétive et au regard effrayé se tient. Elle ne pleure pas mais ses poings sont serrés et elle ne quitte pas des yeux le corps de ce policier maintenant décédé que l'on emmène. Toute à l'heure l'homme sera autopsié. Les médecins déclareront qu'il est décédé suite aux balles qu'il aura reçues. Deux dans le péricarde, une dans la nuque et la dernière dans le front. Celle qui aura fait exploser sa boîte crânienne et fait gicler sa cervelle sur l'enfant à ses côtés. Sa fille tout juste âgée de cinq ans.
Accident tragique d'un père qui emmenait simplement sa fille manger une glace et qui ne rentra jamais chez lui. Un braquage dans le restaurant où ils étaient et le policier sommeillant toujours en lui qui s'éveille et tente d'intervenir. Mort hors de l'exercice de ses fonctions mais mort pour le devoir quand même. Il recevra une médaille et sa veuve un beau discours. La petite Lallie, elle, ne gardera de cette journée que le souvenir douloureux de la perte de son père adoré. Et le bruit tonitruant et obsédant de ces détonations. C'était la première fois que Lallie était confrontée à la violence. Et certainement pas la dernière.
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Automne 1983,
Flash info enfant fugueur,
Les écrans laissent d'abord défiler un bandeau signalant qu'une alerte disparition d'enfant vient d'être lancée. Puis vient l'heure du journal et tous ouvrent sur la photo de cette enfant aux cheveux sombre et au regard noisette étrangement éteint. Elle s'appelle Lallie Beresford et a disparu depuis près d'une semaine. Une enfant perdue parmi tant d'autres ? Pas tout à fait. Cette enfant, les reporters la présentent comme le fruit d'une tragédie commencée trois ans plus tôt. Fille d'un policier mort devant ses yeux, elle avait été alors confiée à sa mère. Celle-ci, visiblement fragile psychologiquement et traumatisée par le décès de son époux n'avait pas su faire face à ses obligations et devoirs et avait très vite délaissé son enfant. Les témoignages de voisins, d'amis et même de maîtres d'école affluent et disent tous la même chose : l'enfant était sauvage et muette, solitaire et renfermée. Et sa mère ne lui accordait que peu de temps. Bien trop préoccupée par la recherche et le contentement de ces amants qu'elle semblait enchaîner avec frénésie.
Les caméras montrent l'image de cet petit immeuble où la femme et sa fille vivaient apparemment paisiblement. Mais les témoignages continuent et donnent de la mère l'image d'une femme instable qui buvait et, dans leur appartement, on entendait souvent les hommes hurler et les portes claquer. Sans compter ces bruits étranges comme si l'on avait jeté quelque chose ou quelqu'un contre le mur. Et, d'ailleurs, la petite apparaissait souvent couverte de bleus et autres hématomes. Maladresses et fautes d'inattention prétendait celle qui refusait de lâcher quoique ce soit. Même les services sociaux s'étaient heurté à un mur et avaient fini par renoncer. Après tout il y avait tant d'enfants désireux d'être aidés pourquoi s'attarder sur celle qui, visiblement, ne voulait pas l'être ?
Tous s'en étaient lavé les mains. Et, aujourd'hui, tous s'en mordaient les doigts ! La petite Lallie Beresford avait disparu et on ne la retrouverait jamais. Ou pas avant des années mais la femme qu'elle serait alors devenue n'aurait rien à voir avec ce qu'elle aurait pu devenir si tous ces gens si pressés de condamner la mère avaient bougé ! Ils s'étaient tu et la petite, elle, avait payé le prix fort. Pas grave, un jour Lallie leur ferait payer à tous ! Et à sa mère aussi...
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Hiver 1989,
Reportage sur les gosses des rues,
Il faisait particulièrement froid cette année là et ils étaient nombreux à désespérer de trouver une place dans ces abris pour nécessiteux ouverts en urgence un peu partout dans la capitale britannique. Et plus nombreux encore étaient ceux à souffleur sur leurs mains rougies par le froid pendant qu'ils attendaient, en longues files indiennes devant ces secours populaires de fortune où un maigre mais chaud repas leur serait servi. Parmi eux se trouvaient bien des adolescents. La camera passait en revue tous ces visages aux regards éteints et pas très propres qui, pour la plupart, détournait le regard, probablement honteux d'être ainsi exposés aux yeux d'un monde qui les avait rejetés et laissés devenir ces crève la faim auxquels ils ne prêtaient plus la moindre attention dorénavant. Tout juste le temps de ce reportage qu'un couple de journalistes tentait de réaliser. Mais alors qu'ils tentaient d'arracher quelques mots, quelques bribes de leurs histoires douloureuses à certains de ces enfants, un sifflement aigu se fit entendre avant que des pierres ne jaillissent et ne viennent percuter l'objectif de la camera.
Dégagez bande de vautours ! Allez donc faire chier des gens qui ne demandent pas mieux et foutez nous la paix ! Vous pensez que tout s'achète ? Connards ! La misère nous rend peut-être nécessiteux mais nous avons encore notre fierté ! Foutez le camps Elle était alors apparue dans le champs de la seconde et seule à être intacte, caméra. Elle était grande et longiligne, ses longs cheveux couleur ébène virevoltant autour de son visage qui eut pu être ravissant s'il n'avait semblé si sérieux et si, au fond de ces prunelles aux reflets ambrés, ne luisait pas la plus terrible des ires. Pas encore une femme mais déjà plus une enfant, cette adolescente à la langue écharpée ne mâchait pas ses mots et ne reculait pas non plus devant ces médias qui ne l'impressionnaient pas. Ils voulurent lui donner de l'argent pour qu'elle accepte de répondre à leurs questions. Elle refusa les billets, prétextant ne pas les avoir gagnés mais accepta de leur parler. A condition qu'ils cessent de se comporter comme les derniers des salopards et cessent de les filmer comme s'ils n'avaient tous été que des bêtes sauvages.
Alors elle les avait mené jusqu'à cet immeuble en passe d'être démoli où ils étaient une petite dizaine à avoir trouvé refuge . Lorsque les démolisseurs arriveraient eux partiraient et s'en iraient squatter ailleurs. Les plus chanceux ou les plus malins, ceux qui pourraient se le permettre iraient s'offrir une nuit à l'hôtel. Et certains, comme elle, dormiraient sous les ponts ou les gares. Cela ne lui faisait pas peur à la gamine de quinze ans. La faim, la soif, le froid et la chaleur... Cela faisait déjà six ans qu'elle endurait cela et elle était toujours en vie non ? Oh bien sur elle avait volé, pour manger, pour vivre tout simplement. Et, non, être enfant et fille dans la rue n'avait rien d'une sinécure ! Elle avait du apprendre à se battre, à se défendre et à endurer quand elle n'avait pas le dessus. Qu'est-ce qu'ils croyaient eux ? Qu'ils l'avaient choisie leur vie de merde ? Qu'ils ne faisaient pas de leur mieux, tous, pour s'en sortir ? Bosser , évidemment qu'ils le voulaient mais quand on a pas d'adresse, pas de diplôme et bien personne ne vous embauche ou pas longtemps. Se prostituer ? Non mais franchement elle avait l'air désespérée à ce point ? Fallait arrêter avec les idées préconçues à la fin ! Non, Lallie ne vendrait jamais son corps même pour bouffer ! Elle préférait encore voler et, oui, elle était douée. Si les gens n'étaient pas d'accord alors ils n'avaient qu'à venir vivre sa vie on verrait s'ils tiendraient six ans eux ! Et quand ils jetteront la moitié de leur plat la prochaine fois ils pourraient penser à elle ! Et le premier qui s'avisait de lui faire la morale elle l'attendait de pied ferme ! Et avec son canif, son seul trésor, à la main. Lallie aurait pu être une jeune fille comme les autres, indifférente et insouciante. Mais la vie en avait décidé autrement et elle avait choisi sa propre voie. Celle de la misère ? Peut-être... Celle d'un Chaos annoncé ? Oui même si elle ne pouvait pas encore le comprendre ! Après tout elle n'avait que quinze ans !
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Ete 1991,
Reportage sur ces hommes revenus de la Guerre du Golf,
Ils avaient été confrontés aux horreurs de la guerre, avaient vu certains de leurs camarades être blessés ou même périr. Et, tous ou presque, avaient tué. Et le sang si le sang sur leurs mains avait été lavé, celui sur leurs âmes et leurs cœurs ne disparaîtrait sans doute jamais. Ils étaient rentrés au pays et l'accueil qui leur avait été réservé s'était fait sans fanfare ni trompette. Ils étaient soldats, ils avaient simplement accompli leur devoir après tout. Mais une fois débarrassés des oripeaux de leurs uniformes et rendus à la vie civile c'étaient des hommes forcés de reprendre leurs marques dans un monde qu'ils ne pouvaient plus voir comme avant. Leur perception des choses et des êtres avait changé. Et, même sur leurs deux jambes, nul n'était réellement indemne.
La camera errait dans cette salle où ils étaient réunis pour assister à une lubie du secrétaire à la défense qui entendait saluer leur courage. Mais ce fut dans la rue que le spectacle se passa réellement. Il était jeune et plutôt bien fait de sa personne et portait encore son uniforme. Il parlait franc et de façon directe. Il vomissait l'état et son hypocrisie et s'enflammait contre le peu de cas que l'on faisait des hommes. Il était en colère et frustré. Et sans doute personne ne lui aurait accordé la moindre importance si le si jeune vétéran n'avait pas été un fils de Lord. Daryl, de son prénom, attirait à lui les caméras et il ne se privait pas pour en jouer et en jouir, déballant toutes ses rancoeurs et ses frustrations. Puis il y eut ce grand bruit et cette toute jeune fille perdue au milieu de la rue, complètement tétanisée. Face à elle un bus dont les freins semblaient avoir lâché. Elle allait être écrasée. Il n'avait pas même réfléchi une seule seconde et s'était précipitée pour l'agripper et la faire basculer sur le côté. Leurs regards s'étaient croisés une seconde, une seule. Puis, elle avait voulu se relever mais sa jambe était visiblement amochée. Et même si elle râlait et jurait à tout va, ordonnant qu'on la laisse partir, il ne l'avait pas écoutée et contrainte à se laisser emmener aux urgences.
Elle n'avait pas de papiers et refusait de décliner son nom. Les caméras avaient tout mis en boîte et se régalaient déjà de ce fait divers qui ferait de ce vétéran un héro et de la gamine une mystérieuse et plutôt jolie miraculée. Elle, ne l'entendait pas de cette oreille et entendait bien se faire la malle et retourner à cette rue qui était son territoire et son royaume. La seule maison surtout qu'elle ait jamais eue. Elle avait la jambe plâtrée et devait avoir mal mais elle s'était levée et avait tenté de rejoindre les ascenseurs. Il l'avait retenue et souri. Il s'appelait Daryl.
Je m'appelle Lallie. Les caméras s'étaient éteintes et les journalistes repartis. Leur histoire était finie. Celle de ceux qui venaient de se rencontrer, en revanche, ne faisait que commencer !
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Mai 1998,
Londres,
Cela n'aurait jamais du arriver ! Cela dépassait même l'entendement ! La rumeur s'était répandue comme une traînée de poudre et ni Daryl ni Lallie n'y avaient réellement prêté attention ni encore moins foi. Que des sorciers existent et aient décidé de se livrer une guerre fratricide pour une vulgaire question de sang pur ou non ? A la limite ces deux complices devenus experts dans l'art de l'arnaque en tous genres et de délits encore bien pires encore, oui à la limite ils auraient pu s'en réjouir !! Après tout qui disait conflit disait aussi nouveau marché pour eux ? Qu'il soit question de fournir des armes ou de louer leurs services de porte flingues tout était bon à prendre pour ceux qui avaient résolument décidé de vivre en marge de la société Oui mais les choses devaient prendre une tournure inattendue et qui ne serait pas sans conséquences.
Ils ne travaillaient pas ce soir-là et voulaient juste passer une soirée tranquille sans armes et sans cris. Un restaurant entre mentor et protégée, entre partenaires, entre amis … et sans doute même un peu plus. Lallie avait bien grandi depuis leur rencontre à l'hôpital et si elle faisait sa fierté par sa capacité à apprendre et à se montrer la meilleure des élèves... Elle était aussi une femme des plus désirables et, cela, même Daryl ne pouvait le nier. Pourtant, entre eux, les choses n'avaient jamais vraiment dérapé. Et ce soir... Ce soir là les choses auraient pu être différentes. Mais ils s'étaient retrouvés pris à partie dans un affrontement qui les dépassa et dans lesquels les protagonistes avaient délaissé armes blanches et pistolets pour se servir de ce qui était tout sauf de vulgaires bouts de bois comme ils l'avaient tout d'abord cru. Des éclairs qui fusaient, des êtres masqués qui surgissaient comme par enchantement. Le chaos régnait et, pour une fois, eux n'y étaient pour rien !
Dans la confusion qui ne tarda pas à régner autour d'eux Lallie et Daryl furent séparés. Et bien longtemps après que le combat fut fini et que les rues aient retrouvé leurs apparences sereines, le jeune homme peina à retrouver sa protégée. Et quand, après plusieurs jours, il la retrouva... Elle était plus morte que vive et plus brisée encore que le jour de leur rencontre. Ils l'avaient torturée. Parce qu'elle n'était pas comme eux mais les avait vus. Elle était une Moldue et eux des sorciers. Ils allaient la tuer quand elle était, miraculeusement, parvenue à s'enfuir. Et à lui revenir. Mais dans quel état ! De cette tragédie, Daryl et Lallie tirèrent bien des leçons et se forgèrent ces convictions qui ne devaient pas tarder à les mener sur la plus dangereuse des pentes. La magie existait et, ils le savaient, elle était mauvaise ! Ils devaient la combattre. Eux qui erraient sans réel but dans l'existence venait d'en trouver un. Eradiquer les sorciers et toute autre forme de magie !
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Aujourd'hui,
Londres,
Dehors les sirènes d'une voiture de police passant sous les fenêtres de leur dernière planque en date ne les avait pas même faits se figer. Ils avaient l'habitude maintenant. Après les événements de 1998 ils avaient réfléchi et pansé leurs plaies. Et l'idée de former les Sons of Armageddon leur était venue. C'était fou et insensé et cela les mènerait sans doutes à leur perte mais ils l'acceptaient, leurs convictions extrémistes chevillées au corps. La Magie et tout ce qui y était lié était un fléau qu'il leur fallait endiguer, juguler avant que de le faire disparaître à jamais. Les débuts avaient été difficiles et Daryl et celle qui ne le quittait plus s'étaient sentis bien seuls. Contre tous, contre ces forces de l'ordre et ce gouvernement corrompus jusqu'à la moelle et contre cette populace aveugle qui préférait se laisser berner et gaver d'illusions plutôt que de faire face à la vérité. Au début ils avaient tenté d'éduquer les gens, d'éveiller les consciences par des manifestations gentillettes et inoffensives. Mais les gens écoutaient et s'empressaient d'oublier. Alors le ton avait durci et, curieusement, c'est aussi ce qui leur avait permis de trouver et de recruter leurs premiers partisans.
Trois longues années pendant lesquelles ils s'étaient forgés, dans la violence et le sang, asseyant leur réputation de dangereux criminels. Non, terroristes. Mais aujourd'hui, alors que le secret masquant encore l'existence de la magie et des sorciers menaçait d'être levé, eux étaient prêts. Ils étaient nombreux à avoir adopter les peurs et les haines de Daryl et Lallie. Nombreux à vouloir, dans l'ombre ou la lumière, chacun à leur manière, aider les Sons à progresser et à atteindre leurs objectifs. Et la presse ne parlait plus que de ces attentats sanglants et meurtriers qui secouaient les autorités et mettaient le pays en émoi. Il fallait que le message passe et peu importait bien le prix à payer pour cela. Lallie y était prête. Elle ne craignait ni la prison qu'elle avait connue, ni cette anonymat auquel elle était contrainte depuis qu'elle était activement recherchée. Même la mort ne l'effrayait plus. Lallie vivait avec la rage chevillée au corps et rien ni personne ne pourrait l'empêcher d'atteindre le but qu'elle s'était fixé.
Lequel ? Mais vous n'avez donc rien lu ? Détruire la magie bien sur !
Une détonation . Lallie sourit et s'allume une cigarette. Ce soir les journaux parleraient encore d'eux. Tant mieux. Elle achèterait du champagne et le dégusterait avec les autres. Avec lui surtout.