Je préfère mettre les choses au claires dès le départ... Et n'allez pas dire que je suis agressive, je fais pour une fois preuve de bonne volonté ! Mais il me semble juste de vous prévenir que la dernière personne à avoir tenté de fourrer son nez dans certains épisodes de ma vie un peu nébuleux... Disons que cette personne à préféré déménager. Changer de continent même ! Il faut croire que je suis persuasive quand je le souhaite ! Et c'est toujours le cas quand on s'intéresse à mon histoire !

Je suis née dans les faubourgs de Londres et j'ai grandi dans une famille ordinaire. Mes parents n'étaient pas ce que l'on peut appeler riches mais je m'en fichais pas mal et m'en contrefous toujours d'ailleurs. L'argent n'a jamais eu d'importance à mes yeux et si le père de ma fille l'avait compris plus tôt alors peut-être que lui et moi n'en serions pas arrivés à de telles extrémités ! Mais oublions, je n'aime pas parler de lui. Mon père était pasteur. Amusant quand l'on sait à quel point, aujourd'hui, je peux être athée ! Je ne crois plus en dieu et je me demande parfois si j'y ai jamais cru ou si mon père avec ses bondieuseries et sa trop grande bonté ne m'en a pas dégoûtée ! Il était tellement absorbée par sa vocation et ses obligations envers sa paroisse que ma mère, mes trois frères aînés et moi passions après. Je ne lui ai jamais pardonné de prôner ainsi l'amour de son prochain et d'en oublier d'aimer sa propre famille. Et ma conduite, selon lui scandaleuse avec les hommes, n'aura rient fait pour nous rapprocher. Je ne l'ai plus vu depuis la naissance de Phoebe et même quand je vais la déposer chez ses grands parents lui et moi nous évitons soigneusement. Mieux vaut une guerre froide que de nous voir nous tirer dessus à boulets rouges croyez moi sur parole ! Ce n'est pas très beau à voir !

Mon enfance se passa sans réels heurts. J'étais une élève un peu fumiste qui ne fournissait que le strict minimum et ne cherchait pas à briller plus que cela. Non pas que je manquais de capacités mais je n'en voyais pas l'utilité. De toutes façons, à cette époque de ma vie, je ne voulais rien d'autre que de m'amuser. Entourée de trois garçons, de trois frères, je n'avais vraiment rien de la petite fille qui aime jouer aux poupées ! Mes loisirs étaient, déjà, un peu plus violents. Et, à l'adolescence, cela ne s'arrangea pas. Nous habitions un quartier plutôt calme mais qui, comme partout, possédait son lot de petites frappes. Et mes frères en connaissaient quelques uns. Notamment un. En fait, quand j'y repense je réalise que lui et moi cela avait toujours été une évidence. Et toujours impossible. Pas du même milieu, pas du même côté de la barrière. Déjà il se faisait remarquer par ses capacités à enfreindre les lois. J'aurais du m'éloigner. C'est ce que je fis. A ma façon. J'étouffais chez mes parents et dans ma vie. Lui et moi nous tournions en rond comme des poissons dans un bocal et je n'avais pas même vingt ans ! Je voulais plus ! Alors j'ai épousé Stanford. Ce fut mon premier mari. Et ce mariage là ne dura pas même un an. Tant pis ? Non tant mieux ! Ce type était un abruti fini !

Les autres ne devaient pas vraiment être mieux en fait... Le second je l'épousais pendant que je suivais mes cours à l'école des officiers au Hendon Police College. Colin était un garçon sympa et plutôt mignon dans son genre. Nous nous entendions bien et nous formions une redoutable équipe. Mais je ne l'aimais pas et, lui, ne le savait que trop bien. Nous nous séparâmes en bons termes et nous sommes toujours amis. D'ailleurs c'est le seul de mes ex-maris à ne pas me cracher dessus dès qu'il le peut. Parce que lui savait. Et, aussi étrange que cela puisse sembler même à moi, il comprenait. Colin savait qu'il n'y aurait jamais qu'un seul homme dans ma vie et dans mon cœur. Celui que je n'épousais pas bien que nous nous sommes installés ensemble à ma sortie de l'école, mon diplôme et ma première affectation en poche. C'était fou mais je l'avais cru quand il affirmait vouloir changer. Phoebe était née et nous étions heureux, bien déterminés à être enfin heureux. Nous avions une jolie maison en ville avec un jardin que j'adorais. Et une autre à la campagne. Et même d'autres à l'étranger pour les vacances... J'aurais du comprendre. Les gens ne changent pas ! Et lui moins que les autres...

Ce qui devait finit par se produire. Et, non, je me m'attarderais certainement pas sur ce souvenir douloureux. Phoebe avait hurlé et moi … disons que , sans mentir, j'étais anéantie. Et, honnêtement, je ne m'en suis jamais vraiment remise. Après lui il y eu d'autres amants, même un autre mari. Comme si j'avais tenté de l'oublier dans d'autres bras. Comme si cela avait pu marcher ! Idiote ! Il me rend idiote ! J'ai donc changé de méthode et me suis plongée à corps perdu dans le travail. Si mes méthodes ne sont pas toujours orthodoxes mes supérieurs ferment les yeux tant que les résultats sont là. Et ils le sont. J'ai passé le concours pour devenir inspectrice et je l'ai décroché haut la main. Maintenant je suis... Quoi ? Heureuse ? Ma fille et mes amis me rendent apaisée et heureuse. Mais il me manque quelque chose, quelqu'un... Merde ! Heureusement que mes supérieurs m'accablent de travail sinon je pense que je deviendrais givrée à force de trop cogiter. Je déteste les regrets et les remords ! Et j'en suis percluse...

Une rumeur court et elle m'intrigue, effaçant toutes mes questions sur ma vie personnelle. La Magie existerait et il se murmure que le gouvernement du monde magique et le notre serait en pour-parlers. Pour quoi faire ? J'en sais rien. Est-ce que j'y crois ? Pourquoi pas... en tous cas si cela est vrai alors plus rien ne sera pareil et cela me fait peur. Pas pour moi. Mais pour Phoebe et pour son père. Oui, encore lui. Car lui aussi prétendait que la Magie existait. Coïncidence ? Je ne crois pas aux coïncidences !

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